Voltaire amoureux (tome 1)

De Clément Oubrerie, Éditions Les Arènes, 98 pages.

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Clément Oubrerie s’est fait le spécialiste des biographies amoureuses, de Aya de Yopougon (basé sur les souvenirs de sa femme) en passant par Picasso vu à travers le regard de sa maîtresse jusqu’à la biographie, un peu plus faible, d’Isadora Duncan. Le voilà de retour… et en pleine forme. Il s’attaque cette fois à Voltaire, que nous retrouvons embastillé après avoir été accusé de troubler l’ordre public. Il faut dire que notre homme a des idées libérales qui ne plaisent pas aux puissants. Il vit à une époque où il vaut mieux être bien né (le courant s’inversera plus tard) et il affiche des idées franchement anticléricales. Mais Voltaire a aussi l’ambition d’être le plus grand penseur de son époque. Pour ce faire, il lui faut l’appui des dirigeants. Tant qu’à se vendre, autant que cela soit le plus agréable possible: c’est par le biais de ses relations féminines qu’il compte y parvenir. Mais si la route semble plaisante, elle est également semée d’embûches. Notre coeur d’artichaut va tomber amoureux alors que ce n’est pas réciproque ou tout simplement se faire rosser par ceux qui jugent ses idées dangereuses. Si Clément Oubrerie semble bien documenté, il nous livre un récit non seulement instructif mais aussi fluide, drôle et sensuel. De plus, le dessin est à nouveau maîtrisé et a gagné en nervosité. On y retrouve le plaisir des ambiances de salons littéraires mais également des ruelles miteuses parisiennes. Un petit bémol sur la forme: l’éditeur a hésité à réaliser un fac-similé d’un ouvrage de l’époque. Résultat, on se retrouve avec un objet hybride à la couverture médiocre mais à la page de garde réussie. D’autant qu’il a eu l’excellente idée de pousser l’illusion jusqu’à présenter en quatrième de couverture de soi-disant critiques de journaux d’époque. Le faux pas ne gâche en rien la lecture de cette agréable biographie.

C.B.

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