Viva la Vulva – Women at war

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« Un jour, on m’a dit que c’était si laid que même le diable en avait peur », confie une intervenante. Omniprésent dans le langage familier, en la plupart des cas et des régions synonyme d’insulte ( » con » n’est-il pas l’une des plus répandues de la langue française?), le sexe féminin reste encore et toujours profondément tabou. Sa diabolisation et sa dévalorisation en sont les preuves flagrantes. Entre fascination pour le pouvoir de donner la vie et terreur du désir au féminin ( « le désir, c’est l’autonomie et donc le pouvoir »), la vulve effraie plus que ne le pense et ne l’admet la gent masculine. Au coeur de ce documentaire réalisé par l’Allemande Gabi Schweiger, les organes génitaux de la femme et leur représentation dans l’art, la religion et même certaines théories scientifiques reflètent le contrôle exercé par les sociétés sur la sexualité féminine.

Le tabou des règles, la pratique de la nymphoplastie, cette mutilation qu’est l’excision, les mythes autour de l’hymen et de la virginité… La réalisatrice, actrice et autrice Ovidie ( Porno Manifesto), une avocate autrice et imam, une historienne des cultures ou encore une musicienne engagée partagent leurs réflexions sur le sujet, se demandent ce qui est normal et ce qui ne l’est pas, questionnent aussi le rôle de la pornographie ou encore la pratique de l’épilation intégrale aujourd’hui considérée comme une mesure hygiénique…

Documenté et impertinent (il évoque notamment le moulage de vulves en plâtre, écho au travail de Cynthia Plaster Caster sur les sexes phalliques de rock stars), Viva la Vulva s’inscrit dans une programmation spéciale d’Arte. Une série de films, de docus, d’émissions spéciales étalées sur une grosse quinzaine de jours pour célébrer comme il se doit la Journée internationale des Femmes (le 8 mars, petit rappel pour les distraits). Entre une soirée consacrée à Coco Chanel, avec le film d’Anne Fontaine et un portrait documentaire dit par Lambert Wilson, un nouveau docu sur Cecilia Bartoli et la rencontre d’une jeune fille d’origine afghane qui a échappé par le rap aux traditions patriarcales et au mariage forcé ( Sonita ou la valeur d’une vie), la chaîne franco-allemande diffusera un concert hommage aux divas orientales telles qu’Oum Kalthoum et Fairuz. Elle s’intéressera aux esclaves de Daech, à des détenues biélorusses qui font du théâtre et présentera Thamos, roi d’Égypte, une oeuvre méconnue de Mozart qui prend vie sous forme d’un dessin animé et sous la direction de Laurence Equilbey, l’une des rares femmes à la baguette dans le monde très masculin des chefs d’orchestre. Programmation complète et séances de rattrapage sur arte.tv.

Documentaire de Gabi Schweiger.

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