Vince Staples

« Big Fish Theory »

En à peine un album (Summertime 06, sorti en 2015) et un EP (Prima Donna, publié l’an dernier), Vince Staples a réussi à faire son trou sur la scène rap. Sorte de petit frère déluré de Kendrick Lamar (il est né et a passé une partie de son enfance dans le quartier de Compton, que n’oublie jamais de célébrer K-Dot), il a aussi rapidement montré un goût de l’aventure, tenté par les expéditions musicales qui l’emmenaient en dehors des sentiers battus. On l’a vu par exemple frayer avec le producteur électro australien Flume ou s’arrimer au dernier album de Gorillaz (le morceau Ascension).

Retour d’ascenseur: le premier comme le second (en la personne de Damon Albarn) sont présents sur le nouveau Big Fish Theory. Ils font partie d’un panel d’invités impressionnants, de Kendrick Lamar à A$AP Rocky en passant par Kilo Kish et Juicy J. Malgré cela, c’est bel et bien la voix de Vince Staples qui domine. Au propre comme au figuré. À tout juste 24 ans, le Californien commet un second album dont le parti pris est assumé avec une assurance et une classe folles. Délaissant les beats hip-hop, il va fouiner dans les musiques électroniques pour tordre ses morceaux. Dance, house, techno ou UK garage, Staples se balade de Chicago à Berlin, de Detroit à Londres. Ce n’est pas la première fois que le rap va piocher dans l’électro, mais rarement la combinaison aura paru aussi naturelle. C’est d’ailleurs l’une des grandes réussites de Vince Staples avec Big Fish Theory: avoir pondu un album à la fois audacieux et accessible.

RAP. Distribué par Universal. En concert le 16/08, au Pukkelpop, Hasselt.

9

L.H.

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