TALES OF XILLIA II IRRIGUE LES TERRES DÉSOLÉES DES JEUX DE RÔLE NIPPONS. LE TITRE Y CULTIVE UN AMOUR DE LA BASTON EN TEMPS RÉEL. MAIS LE TSUNAMI CRÉATIF EST LOIN.

Tales of Xillia II

ÉDITÉ ET DÉVELOPPÉ PAR NAMCO BANDAI, ÂGE 16+, DISPONIBLE SUR PLAYSTATION 3.

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L’idée de fratrie n’est pas un alibi bancal chez Namco Bandai. Plantée en 1995 sur une Super Nintendo fertile en J-RPG, la saga des Tales of cultive ainsi l’idée de grand frère sur Tales of Xillia II, son dernier rejeton. La série qui a enfanté près d’une vingtaine d’épisodes ouvre ainsi son nouveau chapitre sur un combat fratricide entre Ludger, son héros, et Julius Will Kresnik. Loin d’un Final Fantasy VII au tour par tour, le duel dans lequel le gamer est immédiatement jeté en annonce des milliers d’autres. Soit des combats en temps réel empruntant l’immédiateté d’un jeu de baston, tout en y glissant une bonne dose de finesse tactique où plane (encore) l’ombre des jeux de rôle sur table.

A 20 ans -l’âge de Tales of-, Ludger peine à quitter le berceau familial puisqu’il vit avec Julius, grand frère vache qui le recale à l’examen d’entrée de sa société de sécurité privée. Tales ofXillia II s’adosse à ce pitch de départ pour l’élargir à un duel opposant Elympios et Rieze Maxia, cités vouant respectivement un culte à la technologie et à la spiritualité. Essayant de restaurer leur équilibre perdu, le héros malgré lui croisera le chemin d’Elle Mel Marta, fillette dont il deviendra un frère de substitution. A deux, c’est mieux. Namco Bandai répète son mantra jusque dans les combats de sa production visuellement propres, mais pas spectaculaires.

Manette en mains, face au bestiaire animal et végétal parfois très coriace, les Artes permettent ainsi de s’associer avec un coéquipier pour déclencher des foudres d’attaques magiques spectaculaires. Presque psychédélique, l’idée ressemble aux grotesques Power Rangers qui assemblaient leur robots pour former un géant puissant. Dans ses mouvements, Ludger est aussi bicéphale. Le héros aux traits manga se déplace ainsi au choix sur un « rail » faisant face à son adversaire ou marche en roue libre autour de lui.

Un jour sans fin

Malgré une action parfois confuse en combats, notamment lorsqu’on affronte simultanément cinq loups fous, les ressorts ludiques nerveux du titre happent. D’autant que le jeu jongle désormais avec trois armes: des lames, des flingues et une masse d’armes que l’on peut échanger en cours de combat. Arbre de customisation de compétences des personnages, carte peuplée d’ennemis visibles dont le contact déclenche un affrontement, quête et sous-quête prometteuse de bonus… Tales of Xillia II n’échappe pas aux poncifs énervants de sa caste.

Sa patte visuelle en cell shading le rapproche d’un manga et d’un animede haut vol, planté dans un univers baroque en pleine révolution industrielle. Les allergiques aux monstres un peu trop fluo, aux costumes à froufrous et aux visages androgynes masculins pesteront. Les orthodoxes du doublage japonais (évincés sur cette version) aussi. Mais le désert de J-RPG sur lequel il se dresse lui donne des airs d’oasis. Un beau mirage vaporeux.

MICHI-HIRO TAMAÏ

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