Une touche de couleur

C’est Shirley et Joe qui ont élevé leur petit-fils Jarrett. Son père a quitté sa mère Leslie lorsqu’elle était enceinte, prétendant que l’enfant n’était pas de lui. Quant à elle, elle ne s’en est jamais vraiment occupé, passant le plus clair de son temps dans des centres de désintoxication. Élever un gamin de plus n’a pas été un problème pour ses aïeuls, ils étaient déjà parents de cinq enfants. Entouré de ses oncles et tantes, Jarrett a passé une enfance moins cabossée que d’autres dans sa situation, ponctuée tout de même d’épisodes traumatisants. Comme cette fois, à l’école maternelle, quand on lui demande de dessiner son papa et sa maman, ou lors d’une visite dans un centre pour toxicomanes où il retrouve sa mère pour l’après-midi et ne comprend pas pourquoi elle ne rentre pas avec lui à la maison. Jarrett Krosoczka fait le récit de sa jeunesse d’une manière très factuelle, de peur sans doute de se laisser déborder par l’émotion. Il décrit la vie quotidienne ainsi que la prise de conscience graduelle de sa situation particulière. Aimé par ses grands-parents et par sa mère, il a énormément souffert du manque de cette dernière. Sauvé par sa passion pour le dessin, il rend ici un hommage à ceux qui l’ont aidé à grandir. Petit bémol: le lecteur n’ayant pas vécu ce traumatisme a parfois du mal à s’y retrouver.

De Jarrett J. Krosoczka, éditions Delcourt, 320 pages.

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