Un travail comme un autre

© ALEX W. INKER

De nombreux auteurs contemporains continuent de trouver dans la Grande Dépression des années 20 aux États-Unis le terrain idéal de leurs fictions, et de leurs tragédies. Il en va ainsi de la romancière américaine Virginia Reeves, qui fit sensation il y a cinq ans avec son roman Un travail comme un autre, fresque sociale et drame humain dont le souffle rappelait à la fois Steinbeck et Philippe Meyer, et qui est désormais adaptée dans une remarquable bande dessinée. On y suit le destin de Roscoe T. Martin, un électricien devenu fermier, bientôt condamné à dix ans de prison pour avoir détourné les lignes de l’Alabama Power. Un branchement sauvage qui coûta la vie d’un employé, et va pourrir celle de Roscoe: les horreurs de la prison et de l’enfermement, la décomposition de son mariage, la perte, la folie et la mort. Rien ne sera épargné à ce témoin et martyr de son temps, qui semble avoir particulièrement inspiré le Français Alex W. Inker, formé à Saint-Luc Bruxelles, qui n’en finit plus de faire les beaux albums de l’éditeur Sarbacane. Après, entre autres, le déjà remarquable et remarqué Servir le peuple, voici deux ans, son Travail comme un autre impressionne à son tour par son souffle et ses qualités narratives et plastiques. Inker y manie le pinceau, les bichromies et les trames dans un style éminemment personnel, mais tout entier au service de la tragédie qu’il déploie et adapte. Une sorte de franco-belge américain comme on en lit rarement!

Un travail comme un autre

D’Alex W. Inker, d’après le roman de Virginia Reeves, éditions Sarbacane, 184 pages.

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