Un jour, tu raconteras cette histoire

de Joyce Maynard, Éditions Philippe Rey, traduit de l’anglais (États-Unis) par Florence Lévy-Paoloni, 434 pages.

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Qu’il s’agisse de fiction ou d’autobiographie, l’Américaine Joyce Maynard, déjà auteure de Une adolescence américaine et de Et devant moi, le monde, a l’art de nous retenir. Elle raconte ici un mariage décevant, une vie de solitude entrecoupée de quelques éclaircies amoureuses, la mort de ses parents ou encore l’abandon de deux jeunes Éthiopiennes qu’elle avait adoptées mais dont elle n’a pu assumer la garde, autant d’échecs qui gâchent sa vie. Puis, il y a la rencontre improbable avec Jim alors qu’ils ont tous deux la soixantaine, un homme avec qui elle se sent enfin à l’unisson. Tout cela, c’est l’avant, la première partie du récit qui sera suivie d’un après, quand on diagnostique un cancer du pancréas chez Jim, alors qu’ils ne se connaissent que depuis un peu plus d’un an. Commence alors la tournée des médecins, le flot d’avis contradictoires qu’il faut gérer… Ils seront dans le déni jusqu’au bout, avec cette culpabilité lancinante face aux décisions prises. Maynard se lance alors dans une autobiographie vibrante, indispensable pour faire son deuil et pour concrétiser ces paroles prophétiques de Jim: « Tu n’écris pas en ce moment. Mais un jour tu raconteras cette histoire. » Un livre bouleversant sur la souffrance humaine. Mais qui laisse néanmoins ouverte la question de la nécessité de raconter ses épreuves personnelles avec autant de détails intimes.

M-D.R.

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