Un gentil orc sauvage

Au pays d’Oscar, rien ne va plus. Une bande d’orcs sauvages s’est mis en tête de faire la peau aux orcs civilisés. Fuyant le massacre, Oscar pense pouvoir se réfugier dans la capitale Harelfort. Mais, trop tard, les assaillants sont déjà passés. Empilement de têtes décapitées et brochettes de corps sans vie peuplent désormais les rues de la ville. Aidé par la princesse Olive, il décide de demander asile aux gobelins qui vivent plus au nord. C’est là que les véritables galères vont commencer. Les plus perspicaces d’entre vous auront vite fait le rapprochement entre les déboires d’Oscar et la vague de migration qui secoue l’Europe ces dernières années. Allégorie un peu lourdaude, Un gentil orc sauvage n’en est pas moins fort intéressant. Avec beaucoup d’humour, le jeune Théo Grosjean (né en 1995) décrit les phobies qui animent la population à la vue d’étrangers, mais également le commerce qui profite aux vendeurs d’esclaves et aux passeurs sans scrupules. L’humour cynique et décalé n’est pas sans rappeler celui de Trondheim, directeur de la collection Shampooing où est éditée la bande dessinée. Malgré la sauvagerie des massacres et la froideur de ceux qui les commettent, Un gentil orc sauvage est clairement destiné à un public de jeunes ados, mais une piqûre de rappel aux plus vieux est toujours salutaire.

De Théo Grosjean, ÉDITIONS Delcourt, 216 pages.

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