Tous au paradis

Formé à P.A.R.T.S, Michiel Vandevelde -avec treize jeunes interprètes- ose se frotter au légendaire Paradise Now du Living Theatre, censuré par Jean Vilar au Festival d’Avignon en 1968 et invité par le Théâtre 140 de Jo Dekmine. Une performance spirituelle et anarchiste qui voulait déborder dans les rues, en trip extatique-utopique avec le public.  » Au théâtre, nous rassemblons l’intuition du public en une belle petite boulette, comme un pompon d’opium, puis, nous l’allumons. Et la fumons, en espérant trouver le secret du guide« , disait le Living, qui déclarait aussi:  » La tribu est un moyen de creuser ensemble. »

Histoire-express. Le Living Théâtre est un des collectifs qui ont réussi la fusion des deux tendances-phares du théâtre contemporain avec, en gros, le théâtre du corps et du cri d’Antonin Artaud et le théâtre du raisonnement, du jeu et de la désaliénation de Bertolt Brecht. Du Living Theatre (New York, 1947), on garde une image revigorante des sixties, d’hippies et d’anarchie. À raison, ce sont leurs belles années créatrices. Imaginez à l’époque. The Connection mettait en scène des drogués attendant leurs dealers. Les comédiens allaient dans le public demander aux spectateurs leurs doses de came. En 1959! En 1963, The Brig ( La Taule) était un spectacle antimilitariste, hyperréaliste, dans une prison où des barbelés séparaient la scène du public. Vu en 2009 à Charleroi. Conclusion: le mythe du Living Theatre est amplement mérité.

Aujourd’hui, comment ne pas saluer l’artiste (ici, un danseur-chorégraphe, bien vu!) abordant ce spectacle utopiste avec des jeunes, à travers un compte à rebours en 50 images et en mouvement collectif. Tentative d’un rituel anarchiste?

Paradise Now (1968-2018): Les 12 au 13/05 au Kaaitheater à Bruxelles, dans le cadre du Kunstenfestivaldesarts. www.kaaitheater.be, www.kfda.be

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