Toile de maître

Événement de cette rentrée, Spider-Man trouve enfin un monde ouvert à la mesure de ses vertigineuses aventures.

Depuis plus de 50 ans, Spider-Man file une toile entre comics, films et dessins animés. Mais il ne prend pas la poussière sur les étagères de la pop culture. La trilogie que Sam Raimi a porté au cinéma au début des années 2000 a -notamment- entretenu la flamme. Aujourd’hui, le héros contaminé par une araignée radioactive saute et vole sur PS4. L’arachnide mythique de la constellation Marvel y tisse sa toile entre monde ouvert hallucinant et bastons folles. Gare au piège.

Brossé via un filtre sépia sur GTA IV ou gentiment cartoon dans Super Mario Odyssey, New York occupe une place à part dans le jeu vidéo. Insomniac Games accélère toutefois les débats sur Spider-Man. Spectaculaires et fluides, les balancements aériens de l’homme-araignée y frôlent des rangées de gratte-ciel infinis. Courir sur la façade de l’Empire State Building pour ensuite tutoyer sa pointe. Planer en rase-motte au milieu des yellow cabs. Ces moments de vertiges jubilatoires aspirent les multiples déplacements de l’ open world.

Rythmée par une succession de pressions à la gâchette droite (pour lancer et agripper son filin aux parois de la cité), cette exploration ne craint jamais les prises manquantes. La folle palette des mouvements fluides de Peter Parker harmonise le tout. Facilement le plus beau de cette année sur PS4, version « non pro » comprise. Ces déplacements plus vrais que nature crépitent également lors des bastons de rue dans le jeu.

Offrant un très large éventail de mouvements offensifs, Insomniac a étudié à fond les pouvoirs de l’homme-araignée pour sublimer chaque joute en pogo punk du feu de dieu. On projette les adversaires en l’air pour les bastonner en plein vol puis, au hasard d’un placement, on colle un vilain au mur. Sans perdre une seconde, on se surprend à balancer une plaque d’égout au visage d’un groupe d’hommes armés pour ensuite les ensevelir sous un échafaudage.

Complété d’attaques discrètes où l’on pêche notamment des gardes comme des poissons pour les suspendre telles des chrysalides, ce gameplay se montre étonnamment accessible à la manette. Ces actions n’ont rien de neuf. Mais la fulgurance et le naturel de leur enchaînement épatent. Débordant d’activités annexes offrant des jetons pour améliorer les compétences, ce Spider-Man trace souvent une ligne nette entre gentils et méchants. Son scénario lourd de trahisons prévisibles déborde toutefois d’un optimisme contagieux et désinvolte. N’ayons l’air de rien…

Spider-Man

Édité par Sony CE et développé par Insomniac Games, âge: 16+, disponible exclusivement sur PlayStation 4.

8

La 3D lui va si bien

C’était mieux avant? La très longue liste des adaptations 2D de Spider-Man sur consoles et PC affirme le contraire. De sa première apparition sur Atari 2600 en 1984 à ses passages successifs sur NES, Master System ou Megadrive, l’homme-araignée emmêlait ses fils dans des adaptations bâclées et opportunistes. Son passage à la 3D (signé Treyarch, un des deux pères de Call of Duty) en 2002 pour les films de Sam Raimi respectait par contre mieux la série. Connu pour sa saga des Ratchet & Clank, Insomniac poursuit et améliore aujourd’hui cette précédente livrée. La meilleure adaptation à ce jour…

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