UNE BIÈRE À LA MAIN, UN OIL DANS LE RÉTRO, LES « GARAGISTES » TOURNAISIENS ROULENT SUR LES TRACES DES BLACK LIPS ET DU PUNK WEST COAST. PAPIERS DU VÉHICULE.

Si le Watermoulin n’existait pas, il faudrait l’inventer. C’est dans ce lieu underground de Tournai à la déco kitsch entre fourrure de renard, marmotte borgne empaillée et poster géant de… moulin à eau que répètent les Marvin Gays. Les Marvin Gays (avec tout le respect qu’on a pour nos amis homosexuels) ne font pas du rock de tapettes. Les Marvin Gays font du garage. Dans l’esprit déglingué qui plaît tant aux Black Lips, à Thee Oh Sees et à toute cette vague punk psychédélique qui déferle depuis quelques années maintenant sur les Etats-Unis et le reste d’un monde qui aime les compilations Nuggets. Avant de devenir Thee Marvin Gays, Yan, Charles, Lulu et Cédric (moyenne d’âge: 30 ans) ont fait en vrac du punk, du surf, du garage, du hardcore dans une tripotée de groupes tournaisiens. Devil Twist, Vice Barons, Bactéries, Cognac Girls, Napalm Eaters… N’en jetez plus, la coupe est pleine. Pleine de sueur et de bière.

Voie de garage

 » On écoutait déjà pas mal de Billy Childish, de Gories, de compilations Back from the grave à l’époque et on a réussi à mettre la main sur du matos, des amplis, des guitares, qui nous permettaient de jouer ce genre de musique, raconte Yan. Puis, on vient tous du punk, d’un rock énergique, DIY, authentique. On ne parle pas d’un producteur qui fait monter sur scène une gonzesse avec un beau minois et des gros nichons. »  » On l’a trouvée nous-mêmes, rigole Charles. C’était aussi en pleine explosion Black Lips qu’on a énormément écoutés. J’aime l’idée qu’il ne faut pas être un grand musicien pour faire du garage. »

Après quelques démos, des enregistrements dans le salon avec un petit câble branché sur l’ordinateur ou plus tard à bord d’un studio tournaisien, les Hennuyers donnent quelques concerts en Angleterre, en France. Le genre de plans foireux habituels.  » On s’est notamment retrouvés dans un restaurant qui s’attendait à faire jouer deux sets d’une heure à un groupe de jazz. Ç a a duré 20 minutes. Tout le monde s’est barré.  »

Leur premier album (2011), les Marvin Gays partent l’enregistrer en analogique à Toulouse chez Lo’Spider. Deux jours dans un ancien studio de montage cinéma bordélique au rez-de-chaussée d’un HLM.  » Il avait bossé avec plein de trucs qu’on aimait comme les Magnetix, les Spits, Mama Rosin, note Yan. Puis, il ne nous demandait que 350 euros… »

Les Marvin Gays pensent sortir un 45 tours. Ils reviennent avec un album et le pressent à 300 exemplaires. Tous sont partis.  » Plein de gens ont flashé sur la pochette de Robignole sans nous connaître… Si quelqu’un est prêt à investir pour un deuxième pressage, il est le bienvenu« , invitent les Tournaisiens qui ont la cote et ont tourné en Italie et en Suisse cette année. Une année bien chargée puisqu’ils viennent de sortir un EP, It’s easier to be dumb, une nouvelle fois mis en boîte avec Lo’Spider au Swampland Studio.  » On pensait enregistrer la première moitié d’un album mais comme Lulu est enceinte et qu’on n’est pas vraiment sûrs de pouvoir un jour le terminer, on a publié ce six titres. » 1, 2, 3, 4… l

IT’S EASIER TO BE DUMB, CHEZ KIZMIAZ RECORDS. ***

AU DTG FESTIVAL LE 07/09 (MONCEAU SAINT WAAST/FRANCE) ET À LA MAISON DES MUSIQUES, BRUXELLES, LE 06/10 (FESTIVAL COMME À LA MAISON).

TEXTE JULIEN BROQUET

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