MAMANS, PAPA ET MOI – LA FILLE D’UN COUPLE DE LESBIENNES CHERCHE (ET TROUVE) SON GÉNITEUR MÂLE DANS CETTE COMÉDIE SAVOUREUSE, OÙ BRILLENT JULIANNE MOORE ET ANNETTE BENING.

DE LISA CHOLODENKO. AVEC ANNETTE BENING, JULIANNE MOORE, MARK RUFFALO. 1 H 44. SORTIE: 05/01.

Les enfants vont bien! The kids are all right! C’est ce que se disent, un peu pour se rassurer sans doute, Nic et Jules, les mamans de Joni et Laser. Les 2 femmes forment depuis une vingtaine d’années un couple harmonieux, et ont élevé leurs rejetons dans une atmosphère d’amour et d’ouverture qui semble leur avoir fort bien réussi. Mais cela n’empêche pas la fille de penser souvent à celui qui fut leur père biologique, à son frère et à elle. Un simple donneur de sperme, en fait, avec la semence duquel les enfants purent être engendrés par insémination artificielle. Joni n’attend que d’avoir l’âge légal pour avoir accès aux données concernant ce géniteur qui ne sait rien de sa descendance potentielle. Entraînant son frère dans sa quête clandestine (les mamans ignorent tout de sa démarche), la jeune fille va obtenir les coordonnées de Paul. Lequel sera surpris, mais très vite charmé, de voir débarquer dans son restaurant 2 ados plutôt réussis et sympas, puis intrigué d’apprendre qu’ils ont étés élevés par 2 femmes. Tôt ou tard, désormais, Nic et Jules se verront confrontées à cet homme célibataire, fort séduisant et on ne peut plus hétéro. Avec des conséquences qui pourraient tester la solidité de la petite forteresse de bonheur familiale bâtie par les 2 femmes et leur petite famille…

Mark Ruffalo apporte son charisme viril au personnage de Paul. Les jeunes Mia Wasikowska et Josh Hutcherson campent avec vaillance la nouvelle génération. Mais le plus grand plaisir d’un film bien écrit entre émotion et humour vient d’Annette Bening (Nic) et de Julianne Moore (Jules). Entre rire et pincements de c£ur, par-delà les clichés sexuels et sentimentaux, ces deux-là campent un couple homo parmi les plus plausibles et attachants jamais vus sur grand écran.

Derrière la caméra, Lisa Cholodenko, réalisatrice attachée à la cause lesbienne et qui signa High Art et Laurel Canyon en plus d’une saison de la série The L Word, n’a plus grand-chose à faire pour faire prendre une mayonnaise assez joliment assaisonnée. l

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LOUIS DANVERS