Future réalisatrice de comédies à la Wayne’s World, Penelope Spheeris vient du documentaire punk ( The Decline of Western Civilization) et du film d’exploitation produit par Roger Corman ( Suburbia) quand elle se retrouve aux commandes de The Boys Next Door au mitan des années 80. Proposé aujourd’hui dans une nouvelle restauration 4K au sein de l’excellente Midnight Collection des éditions Carlotta, cet inconfortable teen movie oublié chronique la cavale meurtrière de deux jeunes mecs désoeuvrés et frustrés (Charlie Sheen, qui s’apprête à tourner Platoon, et Maxwell Caulfield, qui sort de Grease 2) promis à un avenir peu engageant. Rejetons malades d’une société démissionnaire aveuglés par la colère, l’ennui et une misogynie latente qui ne dit pas son nom, ils exsudent le mal-être adolescent par tous les pores tandis qu’ils s’enfoncent toujours un peu plus dans l’impasse d’une violence testostéronée dont le désespoir amer infuse jusqu’aux guitares infectieuses de The Cramps. Curiosité parfois datée dans sa forme, The Boys Next Door fascine par sa poisseuse ambiguïté, qui évoque une espèce d’anti- Thelma & Louise avant l’heure. Scènes alternatives, voyage sur les lieux de tournage emblématiques du film et long entretien en compagnie de la réalisatrice Penelope Spheeris flanquée de l’acteur Maxwell Caulfield en suppléments Blu-ray.
De Penelope Spheeris. Avec Charlie Sheen, Maxwell Caulfield, Patti D’Arbanville. 1985. 1 h 31. Éd: Carlotta.
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