DE MARC WEBB. AVEC ANDREW GARFIELD, EMMA STONE, JAMIE FOXX. 2 H 21. SORTIE: 16/04.

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S’il y avait là incontestablement un film d’action mené tambour battant, on s’interrogeait, au moment de la sortie de The Amazing Spider-Man, en 2012, sur l’intérêt fondamental de relancer une franchise dont Sam Raimi avait su tirer la substantifique moelle dix ans plus tôt à peine. La question reste plus que jamais d’actualité alors que débarque sur les écrans Le Destin d’un héros, deuxième volet des aventures de l’homme-araignée mis en scène par Marc Webb. Venue quelque peu étoffer le passé de Peter Parker, l’ouverture du film laisse même redouter le pire, qui fait disparaître ses parents dans un crash aérien digne d’un simulateur pourri. Et la première intervention de Parker rendu à ses collants rouge et bleu n’est guère plus encourageante, qui le voit contrecarrer les sombres desseins de mafieux russes dans les rues de New York à grand renfort d’humour poussif -l’un des accents de cette nouvelle livraison.

Mais soit, parti sur des bases pas loin d’être calamiteuses, The Amazing Spider-Man 2 réussit ensuite à quelque peu corriger le tir. Certes, les conflits et dilemmes moraux liés à la condition et à la double personnalité du super-héros restent réduits à leur plus simple expression -soit, en gros, comment concilier les responsabilités découlant de ses pouvoirs et son amour pour Gwen Stacy, l’alchimie entre Andrew Garfield et Emma Stone fonctionnant à plein. Le scénario a toutefois réservé à Spider-Man un adversaire à sa mesure en la personne de Electro (Jamie Foxx), mutant contrôlant cette électricité dont il tire aussi sa puissance. Leur affrontement survolté vaut assurément son pesant de cacahuètes, Webb (réalisateur de (500) Days of Summer dans une autre vie) orchestrant habilement chorégraphies aériennes, scènes d’action musclées et démonstrations pyrotechniques. Cela, tout en exploitant magistralement les possibilités offertes par son décor new-yorkais -reconstitué au besoin, comme pour la scène, objectivement bluffante, de Times Square-, jusqu’à raviver le spectre du 11 septembre en envoyant un avion aveugle dans le ciel de Big Apple. Réservant encore quelques apparitions pas piquées des hannetons à Paul Giamatti et autre Dane DeHaan, The Amazing Spider-Man 2 dévide ainsi sa toile de film d’action spectaculaire dont un final à rallonges inutiles n’entame pas l’efficacité. De quoi assurer un carton plein au box-office, et l’une ou l’autre suite, encore, à défaut d’autre chose…

J.F. PL.

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