« Anicca »

Le titre fait référence à la croyance d’impermanence de la pratique bouddhiste: rien ne dure, nous confirme donc Teebs, 32 ans après être né dans le Bronx de parents originaires de la Barbade et du Malawi. Troisième album perso sous le signe des cinq ans écoulés depuis la parution du précédent. Les paysages sonores, volontiers ambient, s’abreuvent d’abord aux sources électroniques où un mellotron digital sert de maître d’orchestre. Travail de vagues synthétiques apaisées, de beat music empilant les couches frémissantes, quitte à les faire onduler, parfois au bord du déraillement contrôlé ( Mirror Memory). Album conçu comme  » réparations des erreurs passées » –dixit l’intéressé-, il a été bouclé à la maison dans une sphère familiale qui dompte les atmosphères cotonneuses (les deux Prayers). On y devine les babils de la fille de Teebs ou même sa femme tapant sur un laptop. Les titres chantés, par Panda Bear ( Studie) ou le meilleur moment vocalisé – Black Dove de Sudan Archives- ont d’autres tonalités, davantage rythmées. Si Anicca ne sortait pas sur le label Brainfeeder de Flying Lotus en 2019, avec une légère touche de hip-hop ( Daughter Callin’), il serait possible d’identifier certains moments – Marcel ou Slumber- comme résurgences d’une autre époque. Celle que l’on nommait benoîtement planante ou alors psychédélique. Ce second qualificatif s’incarnant parfaitement dans Mmntm où une guitare acoustique et des voix vaporeuses, ramènent au soleil californien des années 60.

Teebs

Distribué par Pias.

7

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