Sucre noir

De Miguel Bonnefoy, ÉDITIONS Rivages, 208 pages.

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Après le succès du Voyage d’Octavio, Miguel Bonnefoy était attendu par ses adorateurs/trices. Servies sur un plateau, les amours passionnelles et tourmentées de Serena Otero. Dans un décor de carte postale -une plantation de canne à sucre aux Caraïbes-, les coeurs battent la chamade à la recherche du trésor perdu du capitaine Henry Morgan. La « voix pleine de dorures », Bonnefoy fait miroiter opales et rubis, baisers profonds aux couleurs d’or et de miel, odeurs de camphre et d’amandiers. Du rhum, des femmes… et la bière, nom de dieu? Filtré par l’alambic mystérieux des réputations montées en épingle, le « bogoss » Miguel Bonnefoy a décroché la timbale: on s’arrache sa piña colada sans alcool, allongée à l’eau de rose. Mais que nous fait-on miroiter? Décryptons l’argumentaire de vente: échoué chez Rivages, « ce roman envoûtant, sensuel » enrobe en réalité un Harlequin « grande classe » où « la quête de l’amour contrarié par les caprices de la fortune » se joue dans un décor tiré de Pirates des Caraïbes. Tout le monde a son ticket? Faites la file: seulement 30 minutes d’attente avant le plein de sensations exotiques (pour deux exemplaires achetés, une paille fantaisie offerte). On a creusé mais on est rentré bredouille, échaudé par une sensualité de pacotille. Pour votre santé, limitez les aliments gras, salés, sucrés.

F.DE.

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