Si vous lisez ce numéro de Focus vendredi 21 ou au-delà, de deux choses l’une: soit vous faites bronzette au bord d’une piscine remplie d’eau bénite ou vous rôtissez en enfer; dans ce cas tapez 1. Soit rien n’a changé depuis hier, vous avez toujours des migraines, un toit au-dessus de votre tête, des factures à payer et des voisins butés, et ça veut dire que les Mayas se sont bien foutus de nous; dans ce cas tapez 2.

1. Terminus, tout le monde descend. On a loupé une occasion de recevoir un vilain pull Jacquard à Noël mais on a évité la cure d’austérité que nous a mitonnée le chef-coq wallon Di Rupo pour 2013. Bon d’accord, il fait un peu chaud en enfer et on sent bien que le service all inclusive et les sourires forcés du personnel habillé en total look white du Club Med céleste vont vite nous taper sur les nerfs. Tant qu’il en est encore temps, et puisqu’on n’a plus rien à perdre, imaginons donc une autre suite à l’Histoire. Imaginons par exemple qu’après le feu d’artifice final tout le monde atterrisse dans une méga HLM en suspension, version dubaienne de la Tour de Babel. Chaque année un étage supplémentaire serait construit pour accueillir les nouveaux venus. Quand on se pencherait au-dessus du balcon, on verrait des poilus exténués la besace en bandoulière faire le guet sur les terrasses 95 étages plus bas. Par temps clair, on jurerait même apercevoir au fond des silhouettes d’hommes en costume coiffés de perruques blanches. L’architecte ayant oublié d’installer des escaliers ou des ascenseurs, il serait impossible de passer d’un étage à l’autre. Si on voit juste et si les prédictions mayas se réalisent, autant dire que ça risque d’être coton pour trouver une chambre!

2. Si c’est pas pour cette fois-ci, ce sera pour la prochaine. Ou pas… Selon l’Observatoire zététique de Grenoble, cité par Télérama, « trente-quatre fins du monde ont été recensées depuis vingt ans« . On ne meurt pas que deux fois mais bien plus en réalité monsieur Bond… L’inconvénient, puisque les plombs n’ont finalement pas sauté, c’est qu’on reste là avec nos petits et gros soucis. Et toutes les courses de Noël à faire. Alors qu’au vu de la tournure saumâtre des événements ces temps-ci, on en était presque arrivé à espérer de repartir d’une page blanche. Mais rien n’empêche de faire comme si. Comme si on était au lendemain de l’apocalypse et qu’on devait esquisser les contours d’un monde idéal… Le premier jour, on bannirait pas mal de choses, comme les armes à feu, la violence conjugale, le racisme ou la connerie. Le deuxième, on définirait un budget de l’Etat en mettant le paquet sur l’éducation et la culture histoire de faire barrage à ce qu’on a mis à l’index la veille. Le troisième jour, on décréterait une journée de sport pour tout le monde. Le quatrième, logique, on s’octroierait un petit jour de repos. Le cinquième, on irait au cinéma pour se détendre. Le sixième, on irait faire un tour dans les bois pour chercher l’inspiration et lire à l’ombre d’un arbre. Et le septième, on le passerait en famille. Finalement, c’est pas si compliqué que ça le bonheur. L’autre là, avec sa grande barbe blanche et ses yeux qui lancent des éclairs, il aurait pu faire un effort quand même…

PAR LAURENT RAPHAËL

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