Critique | Musique

[l’album de la semaine] Holiday Ghosts – North Street Air

© JOHNNY GRIFFITHS
Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Holiday Ghosts écorne un proprio sans scrupules et chante l’une des rues les plus polluées d’Europe sur un disque à l’immédiateté irrésistible.

Ville portuaire et universitaire anglaise située à l’extrême sud des Cornouailles, Falmouth n’est pas a priori la destination la plus sexy du Royaume-Uni et encore moins la capitale musicale du pays. Il y a quelques années, The Sunday Times l’avait néanmoins élue « le meilleur endroit où vivre dans le sud-ouest ». Et les Holiday Ghosts de démontrer qu’il ne s’agit pas non plus du désert culturel que vous pourriez imaginer. Au départ, il y a une petite dizaine d’années, Holiday Ghost s’accorde au singulier. C’est le projet solitaire du guitariste Sam Stacpoole, aussi croisé au sein des Black Tambourine. Stacpoole est fan de Tim « White Fence » Presley. Il a un faible pour The Kinks et Chain and The Gang. Alex Chilton et R. Stevie Moore. Qui dit mieux?

Les musiciens vont et viennent dans ce projet à géométrie variable, mais Stacpoole a l’air de tout sauf d’un leader dictatorial. Il n’est pas le seul à chanter. La batteuse Katja Rackin, qui a rejoint l’aventure depuis six ans, donne de la voix plus souvent qu’à son tour. Et les autres membres du groupe (des zicos des Cornouailles) écrivent carrément certaines chansons. Katja est illustratrice, le bassiste Ryan Cleave est photographe et le guitariste Charlie Fairbairn (qui n’a pas participé à ce nouveau disque) est vidéaste. Holiday Ghosts a presque des allures de collectif.

L’affichage de ce contenu a été bloqué pour respecter vos choix en matière de cookies. Cliquez ici pour régler vos préférences en matière de cookies et afficher le contenu.
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.

Modern Lovers, Velvet, The Clean…

Présenté comme une collection de douze chansons d’amour, de haine et de tout ce qui se situe entre les deux, ce troisième album est un de ces disques de rock sans prétention qui vous collent aux oreilles. North Street Air respire la décontraction et le bon goût. Il s’oxygène du côté de Jonathan Richman et de ses Modern Lovers, de Richard Hell et du Velvet Underground. Il y aussi du The Clean, le vent des sixties et un côté Sonny and The Sunsets chez ces Anglais mal peignés. Puis Total Crisis n’est pas sans rappeler The Clash avec son chant joe-strummerien à souhait.

D’ailleurs, sans avoir l’air d’y toucher derrière leur côté débraillé, les Holiday Ghosts tapent dans le politique et le social. North Street Air fait référence à une rue de Brighton qui figure parmi les plus polluées d’Europe. Mr. Herandi est un propriétaire blindé de thunes qui possède un tas de maisons à Hove, n’en a rien à foutre de ses locataires et cherche juste à financer son style de vie luxueux et ses excès. Il existe vraiment. Ils en ont fait les frais. Et ils ont même enregistré le morceau dans sa maison. Juste au-dessus de ses agents immobiliers. Un disque éminemment sympathique pour voyager dans le temps et vous accompagner sur la route des vacances.

Holiday Ghosts, « North Street Air », distribué par FatCat. ****

L’affichage de ce contenu a été bloqué pour respecter vos choix en matière de cookies. Cliquez ici pour régler vos préférences en matière de cookies et afficher le contenu.
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.
[l'album de la semaine] Holiday Ghosts - North Street Air

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content