Singapore Sling

« Killer Classics »

Une pochette de disque vaut parfois mieux qu’un long discours. Majeur tendu à la face du monde et peut-être bien aussi d’une industrie du disque qui ne leur a jamais permis d’occuper le devant de la scène, les Islandais de Singapore Sling déballent mine de rien avec Killer Classics, leur dixième album studio. Fondé à Reykjavik en 2000 par le chanteur, compositeur et guitariste Henrik Björnsson, Singapore Sling ne doit pas son nom au célèbre cocktail à base de gin, de liqueur de cerise, de triple sec et de jus d’ananas mais bien à un film grec mythique, sombre et pervers de 1990. L’histoire d’un détective privé qui tombe entre les griffes d’une mère et de sa fille aux moeurs corrompues sur fond de torture, de bondage, de viol et de nécrophilie… Björnsson n’avait pas encore vu la bête à l’époque, mais sa musique colle encore pas mal à ces univers glauques et malsains. Rock macabre et riffs horrifiques…

Killer Classics marche sur les traces de Suicide et de Jesus and Mary Chain, des Stooges, des Cramps et de Birthday Party. Alan Vega et Lux Interior ne sont plus. Les frères Reid se font rares… Killer Classics est la BO parfaite pour une soirée Halloween rock’n’roll. Rock bruitiste qui a écouté les pionniers, shoegaze pour mecs qui font le poirier… Singapore Sling fait dans le psychédélisme de ruelles obscures et de tunnels malfamés. Cet album est autant une question de son que de chansons. Des morceaux directs, immédiats, catchy qui fracassent les années 50 et 60 sur le mur du son de la fin 80. Suicide Twist, Confusion Then Death, Underground Man, It’s a Hit… Les noms des chansons résument à eux seuls cette chronique. Celle d’un disque cauchemardesque qui fait danser dans le brouillard nocturne. Vous reprendrez bien un petit verre pour la route…

Distribué par Fuzz Club Records.

7

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