Shannon Lay

© National

Covers Vol. 1 ***1/2

Douce et jolie voix du folk made in California, Shannon Lay avait depuis sa signature chez SubPop glissé une petite reprise sur chacun de ses disques, revisitant Something on Your Mind de Karen Dalton sur August (2019) et le Late Night de Syd Barrett sur Geist (2021). La singer-songwriteuse angelenos a toujours eu un faible pour les charmes de la cover, pour l’art de la relecture. C’est un album tout entier, le premier d’une série, annonce-t-elle (même si uniquement promis à une sortie digitale), que la jeune femme consacre ici à l’exercice. Lay s’attaque à des classiques. Des chansons popularisées par ses héros: From the Morning de Nick Drake (elle lui avait déjà dédié une de ses compositions: November), Close My Eyes d’Arthur Russell et I’m Set Free du Velvet Underground. Mais elle se frotte aussi à des titres plus récents de ses amis: les infatigables Ty Segall (The Keepers), qui l’a produite et dans le groupe duquel elle a joué, et John Dwyer (I Am Slow des OCS), dont elle a assuré des premières parties et même inauguré en musique une exposition. Il y a aussi le Blues Run the Game de Jackson C. Frank, l’un des plus beaux moments de l’album. Et le Glow Worms de la miraculée Vashti Bunyan, sortie de l’oubli par Devendra Banhart et Animal Collective. Elle offre sa perspective sur des chansons qu’elle admire, attire l’attention sur des artistes qu’elle adore. Covers Vol. 1 est une petite douceur fragile à s’écouter au coin du feu pendant qu’il crépite. La shannonisation s’ouvre sur du Elliott Smith (Angeles). “Si j’avais reçu une pièce à chaque minute où je l’écoutais, je serais aujourd’hui une femme riche.” On préfère qu’il ait nourri son imaginaire que son compte en banque. Lay vend son album numérique à 10 dollars (ou plus) sur Bandcamp.

© National

Distribué par SubPop/Konkurrent.

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