Si la crise espagnole actuelle nous dépasse quelque peu, elle nous rappelle que son origine remonte à la dictature franquiste elle-même, précédée par une forme particulièrement vicieuse de conflit: une guerre civile. Une vague espagnole déferle sur le monde de la BD depuis quelques années et avec elle pas mal de témoignages sur cette période assez sombre de l’Histoire de la péninsule ibérique. Pour Seule, les auteurs se sont basés sur les souvenirs de la belle-grand-mère du dessinateur. Celle-ci avait six ans en 1936 et c’est donc à travers les yeux d’un enfant que l’histoire nous est contée. Pas de position politique ici mais le récit universel des civils pris dans l’enfer des combats. Lola, donc, est élevée par ses aïeuls, à qui ses parents l’ont confiée après la naissance d’un deuxième enfant. Suite à la destruction de leur village, Lola et ses tuteurs sont obligés de se réfugier dans un village voisin, chez des amis de la famille. Après une chute, sa grand-mère est conduite par le grand-père dans un hôpital d’une ville éloignée. Lola, se sentant abandonnée une fois de plus, décide à l’insu de tous de rejoindre ses parents par ses propres moyens. Seule n’est pas le récit le plus percutant d’un conflit. Il touche néanmoins par le côté « sans famille » du personnage principal, cette Lola devant laquelle les esprits les plus rudes ne peuvent rester insensibles.

Seule

De Denis Lapière et Ricard Efa, éditions Futuropolis, 72 pages.

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