Serpentwithfeet « soil »

Si c’est une marche nuptiale, alors il y a de fortes chances pour que vous n’en ayez jamais entendu de pareille. Hanté, cherubim avance en effet de manière aussi passionnée qu’angoissée.  » I get to devote my life to him/I get to sing like the cherubim« , chante Josiah Wise, alias Serpenwithfeet, sur le morceau en question. Il illustre assez bien le parti pris de soil, premier album de l’Américain de 29 ans, qui imagine une sorte de version inquiète du r’n’b, un exercice gospel qui serait moins hurlé que murmuré.

Déjà sur son premier EP, sorti en 2016, Wise avait donné de solides indices sur ce qu’il voulait faire sous l’alias Serpentwithfeet. Produit par The Haxan Cloak, expert en terreur sonore, blisters faisait sonner ses tourments sentimentaux comme des cathédrales soul décharnées, aussi minimalistes qu’impressionnantes. Fan de la première heure, au point de l’inviter sur un remix de l’un de ses derniers titres ( Blissing Me, sur l’album Utopia), Björk a même qualifié l’esthétique proposée par Serpentwithfeet de « gothique optimiste ». Cette direction est en quelque sorte confirmée par soil, premier album à l’audace bluffante. « I don’t want to be small small sad / I want to be big big sad / I want to make a pageant of my grief », chante Serpentwithfeet sur mourning song. Au-delà de ses expérimentations sonores, usant aussi bien de sonorités classiques que de textures plus industrielles ( whisper), Wise exorcise en effet ses amours queer avec un sens du drame qui parvient à évoquer à la fois Beyoncé et Oneohtrix Point Never… Épatant.

POP Distribué par Secretly Canadian.

8

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