Sensor

En Occident, manga d’horreur et Junji Itô sont devenus synonymes. Au Japon, bien que célèbre, il n’est pourtant pas le plus important auteur du genre. Mais à l’international, quelques récents coups de projecteur l’ont rendu désirable auprès d’un nouveau public: trois Eisner Awards, une adaptation animée de ses récits courts et un passage dans le monde du jeu vidéo (Itô fait un caméo dans Death Stranding de Hideo Kojima et devait collaborer avec ce dernier au projet avorté Silent Hills). Le timing s’avère donc idéal pour revaloriser en français cet auteur qu’on lit ici depuis 20 ans, mais de façon confidentielle. En charge d’une nouvelle collection Junji Itô, le jeune éditeur Mangetsu propose, après une réédition remarquée de Tomie, l’inédit (donc attendu de pied ferme) Sensor, dessiné il y a deux ans. Ce one shot de folk horror tourne autour d’une secte dans un village reculé, toile de fond qui permet à l’auteur de dérouler plusieurs de ses fétiches récurrents, en particulier l’angoisse cosmique lovecraftienne. Hélas, Itô, qu’on sent quelque peu asséché créativement, se perd dans ce récit (chose qu’il admet lui-même en postface) qui ne prend jamais tout à fait son envol et ne fait qu’effleurer sa meilleure idée: le vertige de l’infini suscité par les annales akashiques, archives de l’Histoire de l’univers.

De Junji Itô, Éditions Mangetsu, 240 pages.

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