commissaire de l’exposition

Pourquoi avoir intitulé l’exposition Jamaica, Jamaica! ?

Tout simplement parce qu’on ne voulait pas tout résumer au seul reggae. Le reggae n’est qu’un genre parmi d’autres, qui a culminé dans les années 70, mais qui a été remplacé en partie dès le début des années 80. Avant lui, il y a eu le mento, le ska, le rocksteady, etc. Le but était de montrer toute cette complexité musicale, en expliquant aussi comment elle accompagne tout un contexte politique et social.

Comment expliquer que le reggae soit toujours aussi populaire?

C’est difficile à dire, chacun aura son explication. Personnellement, je pointe au moins deux facteurs. D’abord, il y a l’icône Bob Marley. Il fut et reste toujours une sorte de passeport pour le monde. Encore aujourd’hui, sa musique reste influente. Ensuite, si le reggae n’est pas mort avec lui, c’est aussi parce qu’il a été porteur de grandes innovations. Aussi bien technologiques que dans la manière qu’il a eue d’assumer ses origines sociales, tout droit sorties du ghetto. C’est quelque chose qui a irrigué toute la street culture.

Le parcours se termine par la musique dancehall. Avec notamment une fresque à la Keith Haring, réalisée par l’artiste Leasho Johnson, artiste gay basé à Kingston. Une manière de pointer l’homophobie dont est encore souvent accusé le genre?

Tout à fait. Pour parler de ça, il était indispensable de laisser la parole à quelqu’un qui vit cela au quotidien, dans un pays qui n’est pas spécialement ouvert sur l’homosexualité. C’est une sorte de doigt d’honneur aux conservateurs. Et puis, c’est aussi très jamaïcain de résoudre les choses par l’humour ou le clash: « Vous ne m’aimez pas? Pas de souci, mais je ne vais pas hésiter à me foutre de votre gueule. »

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