Sarah Carlier

« Shy Girl »

À quelques brasses de ses 29 ans, la Bruxelloise Sarah Carlier trouve la distance idéale via un quatrième album poreux -et d’abord à l’identité. Née d’un père congolais et d’une mère tchadienne, la jeune femme questionne forcément le métissage.  » I’ve been awake for a few years only/And colors are beauties/I was blind, I didn’t see (…) I kept hiding. I was lonely », glisse-t-elle sur le beau morceau d’ouverture, qui comme les autres, double le chant en une sorte de chorale feutrée et ombilicale. Sur le thème de la dualité et du grand écart entre une vie européenne et des racines africaines, avec toutes les dérives que cela implique, Sarah ne fait rien d’autre qu’évoquer l’âme fissurée entre la dérive des continents sentimentaux. À la belge. Avouant être une Shy Girl qui a maintenant envie de conquérir le monde, et de ne plus se laisser aller aux peurs au quotidien ( Loner) avec suffisamment d’apaisement pour penser à la fraternité des coeurs ( Nation of Love, Curve the Angles). Ses armes: une belle voix chocolat, dans la tradition soul partagée entre mélancolie et appétit de dancefloor. Même si l’album cale un rien aux trois-quarts du parcours, donnant un moment l’impression de ne plus avancer, la production musicale signée Dan Lacksman couvre l’album d’une empathie électronique qui fait du bien. Par exemple dans cet effet « coq » du troisième morceau, ou sur l’idéal Deep Down, qui creuse les qualités naturelles de Sarah Carlier, pleinement arrivée à maturité.

Distribué par Deninga Music.

7

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