Salud!

De Philippe Thirault et Nadar, éditions Futuropolis. 112 pages.

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C’est toujours une étrange expérience de lire un livre dont le principal personnage ne nous est absolument pas sympathique. Nous sommes en 1974, Antoine rencontre à Paris une Espagnole de 18 ans plus âgée et tous deux décident de partir pour la Galice, région natale de la belle. Aidés par un beau-frère, ils acquièrent un ancien bar à entraîneuses et le transforment en restaurant. Dans l’Espagne de Franco, il est très difficile pour un étranger de posséder un bien: l’affaire sera donc au nom de madame. Qu’à cela ne tienne, le restaurant démarre très fort, « ces cons d’espinguoins » n’y voient que du feu dans « la cuisine française » proposée au menu. Le vieux Caudillo n’étant pas encore mort, sa police secrète est omniprésente, surtout dans les bars où l’alcool aidant, les langues se délient. Antoine l’ayant bien pendue, il commence à s’attirer des problèmes. De parano, il devient irascible. Il insulte puis bat sa femme et se fait finalement foutre dehors. Le personnage d’Antoine est tellement arriviste et dénué de sentiments que sa déchéance ne nous touche absolument pas. Cela n’a d’ailleurs pas l’air d’être le souci des auteurs. On a plutôt l’impression de voir un film des années 70 où Delon (ou Belmondo, au choix) gifle des bonnes femmes à tour de bras. Reste une histoire bien construite qui donne envie d’aller jusqu’au bout.

C.B.

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