Sale gosse

Le talent de Wilfried, quinze ans, l’a amené au centre de formation de football de Saint-Étienne, une école de champions où l’on doit vite oublier d’être un enfant. Viré après une bagarre, le voilà contraint de revenir dans  » ce coin de banlieue où la Seine traçait une frontière sociale« , ses espoirs sportifs évaporés. Malgré la bienveillance de sa famille d’accueil, il goûte à la délinquance jusqu’à se retrouver en centre de Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ), refuge de celles et ceux qui ont grandi trop vite. Il y rencontre Nina, éducatrice qui ne manque ni d’énergie ni de répartie pour aider l’ado à dégonfler cette boule de rage qui enfle en lui. Dans Sale gosse, le lecteur tient la caméra sur l’épaule de Mathieu Palain, jeune journaliste passé par la revue XXI, dont le père travaillait à la PJJ. Son premier roman nous percute par son réalisme radical. Un récit nourri d’une scrupuleuse enquête sur le terrain et du témoignage paternel, qui suit ses personnages à la trace et semble se méfier de tout détour poétique. En prise avec les doutes de Wilfried, cette fiction- documentaire rend aussi hommage aux travailleurs sociaux qui s’évertuent à conduire sur la route cahoteuse de la seconde chance ces jeunes pour qui l’avenir semble un mot étranger.

De Mathieu Palain, éditions L’Iconoclaste, 352 pages.

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