Sacro gra

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DOCUMENTAIRE DE GIANFRANCO ROSI.

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Avant de remporter l’Ours d’or à la Berlinale 2016 avec Fuocoammare, par-delà Lampedusa (le premier documentaire à connaître pareil honneur), un film se penchant sur le personnel militaire et médical encadrant les réfugiés, Gianfranco Rosi s’était déjà distingué en 2010 avec le renversant portrait d’un tueur à gages mexicain (El Sicario, Room 164). Puis trois ans plus tard avec ce Sacro GRA, déjà une première, Lion d’or à La Mostra de Venise. Ce docu qui s’inspire selon le réalisateur du roman Les Villes invisibles d’Italo Calvino s’intéresse à la vie autour du Grande Raccordo Anulare (GRA). La plus longue autoroute urbaine d’Italie. Cette voie rapide qui entoure Rome comme un anneau de Saturne, Rosi l’a arpentée au volant de sa mini-fourgonnette pour s’en aller découvrir le monde… invisible caché derrière l’incessant vacarme. Ça commence secoué à bord d’une ambulance avec un mec repêché dans le canal et se termine sur une mosaïque d’écrans de surveillance. Entre-temps, on s’est promené dans un bar où dansent des strip-teaseuses, dans des champs avec les moutons et en compagnie d’un étrange bonhomme qui vérifie la bonne santé des palmiers… On a aussi croisé un pêcheur d’anguilles, un mec qui réalise un roman-photo et des prostituées dignes de chez Fellini. Bien filmé, poétique, cocasse, Sacro GRA tourne un peu en rond comme le périph’ qui en est le cadre mais invite à un voyage que vous ne ferez jamais.

J.B.

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