Sa Majesté des ours – T.1: Les Colonnes de Garuda

S’il y a bien un genre visuellement hyper codifié dans la culture populaire, c’est bien l’heroic fantasy. Cela rassure généralement le geek mais peut également terrifier le néophyte. En littérature, si l’auteur est habile, chaque lecteur se construira ses propres images. Au cinéma et plus particulièrement en bande dessinée, le spectateur/lecteur appréciera (ou subira) en revanche celles du réalisateur/dessinateur. L’objet qui nous intéresse ici est la nouvelle BD de Didier Cassegrain et Dobbs sur une idée originale d’Olivier Vatine, qui ne déroge pas à la règle: à une époque médiévale revisitée, une menace plane sur le monde. Pour la contrer, des alliances entre frères ennemis devront se nouer. Afin d’éviter la représentation des sempiternelles héros musculeux et autres guerrières sexy, le trio d’auteurs opte pour une tendance dans le neuvième art: les animaux anthropomorphes. Par une nuit venteuse vient s’échouer sur la côte un frêle esquif et son équipage: un enfant humain. Rapporté au palais, le roi Ours et sa cour ne peuvent que constater que les humains n’ont pas tous disparu de la surface du globe. De plus, l’enfant prétend qu’il est le fruit d’une expérience ratée de nécromancie et qu’il a été rappelé à la vie par la sorcière Kalygaryd que tous croyaient disparue à jamais. Sans remonter à La Fontaine, les animaux anthropomorphes ont toujours peuplé l’imaginaire. Ce qui différencie l’univers de Sa Majesté des ours de la production actuelle – Le Château des animaux, Le Règne…-, c’est que nous ne sommes pas ici dans l’allégorie: les animaux et les humains coexistent. Enfin, l’humour et quelques cassages de préjugés donnent un ton particulièrement agréable à l’ensemble, faisant souffler sur le genre un vent régénérant tout à fait salutaire.

Sa Majesté des ours - T.1: Les Colonnes de Garuda

D’Olivier Vatine, Dobbs et Didier Cassegrain, éditions Glénat, 56 pages.

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