Retour en pays natal

 » Ma vie est une pelote de laine. Un embouteillage de fils entremêlés. » Cette réflexion sur l’enfance et la famille que nous livre Nicolas Crousse se lit un peu de cette manière. Une douzaine d’années après le décès de son père, le journaliste culturel au Soir, tente de démêler la trame de ses jeunes années. Morceaux d’existence qu’il égrène dans une première partie fragmentée: retour sur la rencontre et le mariage de ses parents avant sa dissolution partielle (les époux se retrouveront à plusieurs reprises), fragments du quotidien de la fratrie Crousse…  » J’ai troqué l’ennui d’alors contre une inconsolable mélancolie« , écrit-il ensuite, un air de Souchon en tête. Devenu trois fois père, l’auteur se fait ensuite plus réflexif, dans un style sensible qui affectionne l’énumération et la répétition, et ravive les questions lancinantes d’une vie. La forme de l’ouvrage -un fil d’Ariane fragile, un miroir flou- a de quoi parfois décontenancer. La sincérité, elle, nous guide dans ces méandres mémoriels. Hommage au père, à la mère, au frère, aux filles et à la  » princesse russe« , Retour en pays natal est une déambulation aussi bien dans  » l’automne d’une vie » que dans son printemps et ses éclosions. Spleen et joie d’être là jouent des coudes, car, malgré la perte d’êtres chers, se souvenir de l’enfant qu’on était nous aide à avancer.

De Nicolas Crousse, éditions Le Castor astral, 192 pages.

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