Olivier Van Vaerenbergh
Olivier Van Vaerenbergh Journaliste livres & BD

LE SHONEN À LA FRANÇAISE DE VIVÈS & CO ENTAME UN NOUVEAU CYCLE AVEC UN TOME À LA MESURE DES ATTENTES ET DU DÉFI ÉDITORIAL, AVANT LE JEU VIDÉO ET LE DESSIN ANIMÉ.

Lastman tome 7

DE BALAK, SANLAVILLE ET VIVÈS, ÉDITIONS CASTERMAN, 216 PAGES.

8

Attention, spoiler! Si vous n’avez pas encore lu les six premiers tomes d’une des séries phares de cette décennie BD, évitez de lire ceci -mais précipitez-vous quand même sur Lastman, qui « tabasse« , comme aime à le dire son éditeur. Spoiler donc: à la fin du tome 6, et contre toute attente, la belle et MILF Marianne, maman du petit Adrian, était sacrifiée sur l’autel des cliffhangers d’anthologie. Mieux: on devinait un saut dans le temps de dix ans, annonçant un nouveau cycle. Eh bien nous y voilà: dix ans se sont donc écoulés dans la médiévale cité de la Vallée des Rois, depuis la mort de Marianne et la disparition de son fils. Des personnages jusqu’ici secondaires ont pris de l’importance et du galon; Elorna, l’amie d’enfance d’Adrian, elle aussi initiée aux techniques de combat de maître Jansen, a intégré la garde royale de son salaud de père, et va rapidement justifier sa présence en couverture de ce septième opus: elle se lance aux trousses de Richard Aldana, évadé de prison et désormais barbu comme un hipster. Lequel s’apprête à repasser le rift, cette barrière d’Ether et surtout spatiotemporelle entre des époques et des mondes bien différents. De l’autre côté, il y a à nouveau Nillipolis, cette fois dans le futur mais toujours remplie de prostiputes, de nichons, de pirates, de gros mots, de bastons, et d’Adrian. Un Adrian désormais âgé de 19 ans, et devenu, fidèle à son âge, beau et con à la fois… C’est donc reparti, et en trombe.

Franchise multimédia

Elue Série de l’année au dernier festival d’Angoulême, prix qu’elle entend bien ramasser à nouveau au prochain, Lastman n’a donc rien perdu de son intérêt, tout comme ses auteurs qui confirment ici leur talent et leur enthousiasme malgré un petit retard sur leur planning de fous -pour rappel, pondre 200 pages tous les trois mois. Un graphisme et des combats à la japonaise se mêlent toujours de mauvais esprit et de bons mots à la française, dans un univers moins foutraque que d’habitude ou en tout cas à la dichotomie plus limpide: une vallée des rois digne de Game of Thrones d’un côté de l’éther, et un Nillipolis nettement plus décadent (et un brin vulgaire) de l’autre. Moult protagonistes passeront de l’un à l’autre avec délectation, et le lecteur avec eux, en attendant la suite, ou plutôt les suites: annoncés dès le lancement de la saga, un jeu vidéo, baptisé Last Fight, et un dessin animé devraient enfin prochainement arriver sur les écrans. Et faire de Lastman la franchise multimédia moderne et populaire que l’édition franco-belge espérait.

OLIVIER VAN VAERENBERGH

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