Pas besoin d’aller chercher dans le chapeau du magicien le sujet lapin blanc du jour. Avec une couverture labélisée spécial festivals (et signée Loustal, excusez du peu…), on ne va pas vous parler des chants de Noël. Ce serait aussi à-propos que d’aller en costume-cravate au Graspop, le thé dansant des métalleux… Mais comment ne pas s’en tenir aux banalités resservies chaque année à la verticale de l’été et qui ont un petit goût de pizza réchauffée. Du genre: un festival est une sorte de procession immobile, un rite de passage électrique rongé par l’acné qui voisine avec le sacré. Dans ce magma fusionnel, l’individu perd sa boussole pour mieux communier avec une forme de transcendance chauffée à blanc par la braise des décibels. Bon d’accord, ce salmigondis philosophico-mystique n’est pas complètement farfelu. Pour faire une croix 2, 3 ou 4 jours d’affilée sur l’hygiène, sur le confort, sur le silence, sur la pudeur, sur la sobriété, il faut avoir quelque part la foi. C’est le prix à payer pour vivre une expérience euphorisante qui échappe à l’entendement. Et flirte donc avec l’au-delà. Mais dire ça c’est aussi original que d’affirmer que les ados ont la souffrance facile et les émotions volcaniques. Plus prosaïquement, on peut aussi faire le tour des popotes pour dresser l’inventaire des tendances du cru 2010. Et ainsi remarquer que l’affiche de Werchter,  » le meilleur festival du monde« , est un peu moins imparable que les années précédentes -ce qui ne l’empêche pas de jouer à guichets fermés. Ou que Couleur Café dilue ses racines world dans un cocktail rap allongé à la sueur de NTM et aux mots « sexplicites » de l’incorrigible Snoop Dog. Reste une constante: l’offre de galipettes acoustiques en Belgique durant la période estivale (mais pas seulement) a de quoi épuiser le pèlerin le plus assidu. Du jazz à l’électro en passant par le gros rock qui tache, il y en a pour tous les tympans. Et ceux que les agapes soniques servies sur lit de gazon ou en bain de boue laissent froid peuvent toujours se retrancher dans les villes. Certes, les clubbers bruxellois (pas de piknik sous la lune cet été) trouveront sans doute les nuits un peu trop calmes à leur goût. Mais pour les autres, c’est buffet à volonté. Entre les projections de films en plein air, la programmation toujours impeccable de l’Ecran Total, les expos en rafale et les nic-nac récréatifs (type Apéros Urbains), l’été ne sera pas de tout repos. Courage, plus que 2 mois à tenir! l

Par Laurent Raphaël

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