Myriam Leroy
Myriam Leroy Journaliste, chroniqueuse, écrivain

22.10 RTL TVI

UNE SéRIE CAPA DRAMA ET CANAL +, CRééE PAR OLIVIER KOHN. AVEC ANNE COESENS, PATRICK BOUCHITEY, JéRôME ROBART.

Un pedigree prestigieux pour une série qui ne l’est pas moins. Créée par un ancien journaliste, elle est produite par l’agence Capa, celle-là même qui abreuve de reportages l’indéboulonnable magazine Envoyé Spécial de France 2. A son générique, d’excellents comédiens. De Patrick Bouchitey à Didier Bezace en passant par Christine Boisson. Sans oublier les Belges du casting: Anne Coesens (à l’affiche d’ Illégal, le dernier Masset-Depasse) et la fraîche Aïssatou Diop.

Son principe: raconter le quotidien de deux médias français réputés, l’un écrit et l’autre audiovisuel. Des chroniques d’entreprise qui s’entrelacent au gré des relations professionnelles et amoureuses entre les journalistes de ces 2 entités, ainsi qu’à celui d’une actualité que les rédactions sont amenées à couvrir. C’est l’occasion de remarquer les différences de fonctionnement entre l’écran et le papier, mais aussi celles qui distinguent les différents services au sein d’un même organe de presse. Ainsi du « fait diversier », abonné aux zincs de bistrots, au calepin plein de gribouillis, sondeur de l’âme humaine en imper élimé. Ou de la journaliste politique très stratégique, renvoyant de temps à autre des ascenseurs, cultivant des relations cordiales avec ses sources, dînant dans de beaux restaurants.

RéALISTE

Tout ceci pourrait paraître cliché… et pourtant c’est très proche de la réalité. Reporters est une peinture fidèle des logiques de l’information, des mécanismes de l’édition, et de la complexité d’une profession qui doit jouer finement de ses relations. Tout y est, même la crise et les mutations de la presse, même la concurrence des nouveaux médias, la place des blogueurs dans la sphère informative ou encore l’alcoolisme qui gangrène une partie de la profession. Bien sûr, Reporters est romancé, verse dans le thriller… mais joue plutôt habilement d’une fiction teintée de réalité.

Avec une double histoire de trafic d’armes et de passe-droit politique pour ancrer le récit, autour de laquelle s’articulent des événements secondaires, faits divers sanglants et autres manipulations. Tout ceci est dense, très dense. Peut-être un peu trop. Mais manichéen ou cliché, certainement pas. De là à savoir si ça intéressera ceux qui ne trempent pas dans les médias…l

Myriam Leroy

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