Remi Wolf

« Juno »

Des chienchiens partout, quelques touches fluo et un montage faussement lo-fi, réalisé comme si le graphiste avait découvert Photoshop deux jours avant: pas de doute, rien qu’à la pochette, on comprend que Remi Wolf, 25 ans, a bien capté tous les codes décalés et outranciers de la pop millennial. L’an dernier encore, le single Photo ID passait le stade du tube underground grâce à un coup de pouce viral sur TikTok. Il faut dire que la jeune Californienne a le chic pour brasser l’air du temps, entre touches funky et réminiscences eighties (pensez Dua Lipa), ouvertures r’n’b et extravagances hyperpop (l’école PC Music). Après We Love Dogs!, disque de remix de ses deux premiers EP (avec des relectures signées Nile Rodgers, Beck, Hot Chip, Tune-Yards, etc.), sorti plus tôt cette année, voici donc Juno, premier album extatique. Pétaradant, il ne relâche jamais sa prise, enchaînant les mélodies über-catchy avec un abattage impressionnant. Sans complexe, complètement désinhibé -c’est sa plus grande force-, Juno assume les ambitions d’une musique colorée et accrocheuse. Si la formule fonctionne si bien, c’est aussi parce que l’esprit agité de Remi Wolf parvient à y glisser mille et une petites excentricités -voix à la Betty Boop sur Quiet on Set, guitare grésillante sur Front Tooth, harmonica bégayant sur Guerrilla, ou bruit de guillotine sur Anthony Kiedis, etc. Résultat: on ne s’ennuie jamais sur ce disque bombastic, à l’énergie irrésistible.

Distribué par Islands.

8

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