Quelqu’un à qui parler

Arrive un moment où l’on fait le bilan de sa vie. Généralement à la quarantaine, ce qui débouche le plus souvent sur la crise du même nom. Celle-ci se déclenche face au constat que l’on a tout raté et on finit par tout envoyer péter. Sauf que Samuel, petit employé de bureau martyrisé par son patron, vivant et fêtant son anniversaire seul dans sa mansarde, n’a pas de témoin de sa minable petite vie. Afin qu’il en prenne conscience et puisse remédier à la situation, l’auteur fait basculer son personnage dans le fantastique en le faisant dialoguer par téléphone chaque soir avec le gamin qu’il était à dix ans, fantasme suprême. Autre stimulus déterminant le changement: l’arrivée d’une collaboratrice chinoise qui lui tape dans l’oeil. Tous les éléments sont en place pour que Samuel reprenne sa vie en main. Adaptant le roman de Cyril Massarotto, Grégory Panaccione griffe la surface trop lisse d’un scénario fort attendu grâce à son graphisme de chien fou. L’auteur de bande dessinée a toujours été attiré par le monde de l’enfance et surtout par l’enfant qui sommeille -ou non- encore en nous. Il trouve ici un terrain de jeu idéal, nous livrant sa version d’une histoire qui fait du bien en cette période sombre faite d’été pourri, de procès terroriste et d’invasion obscurantiste.

De Grégory Panaccione, éditions du Lombard, 256 pages.

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