» Je vais vous dire quand tout a commencé… Le jour où j’ai failli mourir pour la troisième fois. À vrai dire, c’est une histoire compliquée… Avec plus d’un début. Mais la vie c’est comme ça, pas vrai? Un tas de débuts empilés les uns sur les autres… » Ainsi commence, tout en « split screen » et dialogues sentencieux comme les adorent les comics, fussent-ils alternatifs, le nouveau récit complet du duo Brubaker/Phillips, adoré pour Fatale, entre autres. Un polar qui se joue cette fois sur deux niveaux de lecture, évidemment appelés à se rejoindre. D’une part la vie pas gaie de Max Winter en 1939 à New York, qui y survit en écrivant des histoires romancées de l’homme qu’il fut avant d’être vieux et brisé. Et puis des extraits de son Six Gun Western, ce pulp où il met en scène ce River Kid qui lui ressemblait, au temps d’un Far West désormais éteint, mais peut-être pas tant que ça. Deux récits violents et millimétrés, et deux mises en images par un Sean Phillips au sommet de son réalisme cru, qu’il décline sur deux gammes: un hommage tout en jeux d’ombres au « hardboiled » pur et dur, et une réinvention maligne du western et du pulp. Good job.

Pulp

d’Ed Brubaker et Sean Phillips, éditions Delcourt, 72 pages.

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