Promising Young Woman

Sorti dans les plis de la pandémie, Promising Young Woman, le premier long métrage réalisé par la comédienne et autrice britannique Emerald Fennell, vue notamment dans The Crown, a fait l’objet d’un buzz considérable. Et pour cause, le film s’appuyant sur un scénario malin (couronné d’un Oscar) et la prestation stupéfiante de Carey Mulligan pour embrasser avec acuité et esprit les enjeux soulevés par le mouvement #MeToo, qu’il décline sous la forme d’un revenge movie féministe particulièrement décoiffant. Au coeur du film, on trouve Cassie (Carey Mulligan), une jeune femme à qui tout un chacun s’accordait à promettre un avenir brillant, avant qu’un événement traumatisant ne vienne la détourner de l’école de médecine. Et de mener, depuis, une double vie, végétant entre le domicile parental et un job de serveuse dans un café le jour; feignant l’ivresse dans les clubs de la ville la nuit, pour mieux ferrer des mecs, et leur asséner une bonne leçon une fois qu’ils l’ont embarquée, convaincus de pouvoir abuser d’elle vu son état. Un manège qu’elle reproduit inlassablement, consignant méthodiquement les noms de ceux qu’elle a croisés dans un carnet, jusqu’au jour où les circonstances la mettent sur les traces de l’individu responsable des événements tragiques ayant conditionné la suite de son existence… À la suite de quoi Promising Young Woman navigue avec aplomb et bonheur entre drame et comédie noire, thriller et satire grinçante, adoptant une esthétique pop acidulée pour mieux dézinguer tous azimuts, et aligner la société patriarcale américaine comme une bonne partie de ses protagonistes. Féroce et intensément jubilatoire.

D’Emerald Fennell. Avec Carey Mulligan, Bo Burnham, Alison Brie. 1 h 30. Dist: Remain in Light.

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