Prélude à une guerre

Ville haute, ville basse. Depuis les quartiers chics et résidentiels d’une ville qu’il fait émerger, l’architecte Emil Zarco devient le grand ordonnateur d’un quartier appelé à arborer sa signature, et, pour ce faire, à se débarrasser de scories du passé… Dans le bas de la cité, un homme -dont on devine un passé glorieux mais perdu, et qui vit au milieu de l’humanité grouillante- a décidé de devenir mutique: sans doute pour ne plus jargonner. Deux mondes, deux planètes, deux univers parallèles qui s’ignorent dans une cité martiale, mais deux êtres aimantés par la même passion, assouvie pour l’un, contemplée pour l’autre, celle d’Oona: une femme mouvante, insaisissable, changeante, multiforme, libre, ouverte dont le nom ne peut qu’être « cité ». C’est pour elle que leurs coeurs vont se battre… Né à Bilbao en 1978, Ivan Repila a vu sa ville se transfigurer, se gentrifier aussi. Prélude à une guerre, roman d’architectes et d' »architexte », use de la construction et de la déconstruction. Elliptique, voire hélicoïdal, il est une charge contre les archi-stars de toutes les époques, sculpteurs plutôt qu’urbanistes. Organique, le livre pèche parfois par excès baroques, et, à l’instar des professionnels qu’il critique, se laisse éblouir par sa propre et éblouissante création.

d’Ivan Repila, éditions Jacqueline Chambon, traduit de l’espagnol par Margot Nguyen Béraud, 269 pages.

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