Louis Danvers
Louis Danvers Journaliste cinéma

L’animation en fête – Au Japon comme ailleurs, animation rime toujours avec émotion. La preuve par deux avec le merveilleux Ponyo et le mystérieux Numéro 9.

(1) De Hayao Miyazaki. 1 h 37. Dist: Twin Pics.

(2) De Shane Acker. 1 h 19. Dist: Twin Pics.

A l’heure où déboule sur nos écrans une nouvelle (et délirante) réussite du cinéma d’animation, Cloudy With A Chance Of Meatballs, les sorties DVD sont également de nature à combler l’amateur. Ponyo sur la falaise et Numéro 9 sont aussi différents que passionnants. Le premier porte l’art du vénérable maître Hayao Miyazaki vers de nouveaux sommets, le second révèle le talent prometteur d’un jeune réalisateur à suivre. Pour l’auteur du Voyage de Chihiro, Ponyo sur la falaise représente tout à la fois un pas en retrait vers le public enfantin, après quelques films plus complexes, et une cristallisation de tout ce que son cinéma véhicule depuis plusieurs décennies. Son sens aigu de la magie inscrite dans le quotidien, sa célébration des relations de l’Homme avec la nature, font ici l’objet d’une forme épurée, concentrée sur des lignes simples et belles, sur des émotions premières et des sentiments limpides. Le héros du film, un petit garçon prénommé Sosuke, vit avec sa maman dans une maison surplombant la mer. Un matin, alors qu’il joue au bord de l’eau, il sauve un poisson rouge qui s’était coincé la tête dans un récipient. Gardant l’animal reconnaissant avec lui, dans un seau, il s’apercevra qu’il ne s’agit pas d’un poisson comme les autres. Ponyo (c’est son prénom) s’est prise d’affection pour Sosuke. Mais son père, sorte de divinité marine, la ramène à ses devoirs aquatiques. Qu’à cela ne tienne! Ponyo réussira, avec l’aide de ses s£urs, à quitter l’océan et à prendre forme humaine pour retrouver son nouvel ami… Entre mer et terre, amitié enfantine et poésie visuelle, Miyazaki signe un petit chef-d’£uvre plein de drôlerie et d’émerveillement que petits et grands peuvent savourer avec un égal bonheur. On regrettera tout juste l’absence de bonus, la discrétion du cinéaste japonais étant légendaire…

Numéro gagnant

Des suppléments, le DVD de Numéro 9 en comprend plusieurs, et des plus intéressants! On y découvre notamment 9, le court métrage qui a fait « repérer » Shane Acker et a permis de mettre en chantier son premier long. Lequel compte parmi ses coproducteurs un illustre « parrain » en la personne de Tim Burton. On voit bien ce qui a pu fasciner ce dernier dans l’univers rétro-futuriste d’un film se déroulant dans un avenir post-apocalyptique où humains et machines se sont livrés un impitoyable combat. Alors que l’humanité semble avoir définitivement perdu cette guerre, un scientifique crée 9 créatures fragiles, à partir de matériaux récupérés dans les décombres.

Ces petits êtres sans réelle défense incarnent des valeurs bafouées, et représentent peut-être l’ultime espoir de résistance à l’écrasante domination des machines… Bien sûr les éléments du scénario ne brillent d’aucune originalité. Mais outre le fait qu’il donne la vedette à des héros atypiques, faibles et sensibles, à des lieues des guerriers habituels, l’intérêt du film réside dans la richesse de sa texture visuelle, dans le mystère qu’il cultive avec art, et dans des idées de détail qui font parfois toute la différence. Des scènes coupées, une version plus longue que celle vue en salles, et des commentaires audio éclairants achèvent de rendre désirable le DVD de Numéro 9

Louis Danvers

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