Personne n’a peur des gens qui sourient

« Ne vous est-il jamais arrivé de rêver de vous débarrasser d’un connard… Gloria n’a pas cette réserve… » Une indignation sans limite peut aller jusqu’à l’irrationalité et au délire. C’est ce sentiment de persécution qui pousse Gloria à embarquer un jour ses deux filles pour un voyage sans retour, du soleil méditerranéen vers la brume et la solitude de la maison familiale de Kayserheim en Alsace. Il faut remonter dans l’enfance de Gloria pour comprendre son acte précipité, son besoin de protéger ses filles loin des menaces d’un monde à la dérive. Mère absente, père décédé alors qu’elle n’avait que 16 ans, prise en charge par un « oncle » peu démonstratif, époux décédé dans des circonstances troubles et emprise équivoque de l’avocat chargé de veiller aux intérêts de cette femme qui a quelque chose d’animal: autant de circonstances qui mèneront la petite famille au nomadisme… La construction narrative impeccable de ce thriller psychologique se base sur une alternance de chapitres au présent et au passé, qui permettent, difficilement parfois, de justifier les actes de cette mère en colère. La légèreté de ton, l’humour contrastent avec le tragique des situations. Véronique Ovaldé prend son lecteur par surprise pour achever son récit par un épilogue magnifique dédié à cette femme qui « sourit » enfin.

de Véronique Ovaldé, Éditions Flammarion, 268 pages.

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