Lost, la plus fascinante série contemporaine connaîtra son épilogue le 23 mai sur ABC. Préparez les mouchoirs -voire les civières.

A l’heure où Focus sortira de presse, il restera un seul épisode de Lost. Un double. Ce sera le temps des réponses promises. Des ultimes rebondissements. Des adieux déchirants avec une tribu de personnages troubles et attachants. Partout dans le monde, des communautés de fans se réuniront pour découvrir ensemble où les auteurs de la plus fascinante série contemporaine souhaitaient emmener le téléspectateur. Parce que Lost est une fiction qui rassemble, sur laquelle on aime gloser et spéculer… ce qui en fait une exception dans un paysage audiovisuel dominé par une consommation autistique.

Le rejeton de J.J. Abrams approche de la fin de sa vie, et s’il semble trop jeune pour s’éteindre, sa mort est inéluctable, car programmée depuis 3 ans. Les 16 épisodes déjà diffusés de cette dernière saison s’appliquent donc à refermer une foultitude de portes ouvertes lors des précédentes. On sait ainsi déjà ce qu’est réellement le monstre de fumée, d’où vient le fameux Jacob, pourquoi Richard Alpert ne vieillit pas, quel est le vrai pouvoir d’attraction de l’île sur laquelle les rescapés du crash de l’Oceanic 815 se sont échoués, etc. On l’apprend à coup de lance-pierre dans des épisodes inégaux, certains d’une banalité crasse, d’autres absolument extraordinaires. C’est l’une des plus grandes forces de cette salve finale: l’art de la rupture de style. Elle nous balade dans le passé, le présent, dans des réalités parallèles, au temps des caravelles (…) grâce à une narration sophistiquée qui se permet même d’écarter tous les personnages principaux au profit de rôles pas si secondaires que ça. Quant aux héros de la première heure, ils parviennent encore à étonner.

Lost a toujours parié sur l’intelligence de ses fans, contrairement à l’immense majorité des productions télé actuelles, qui hurlent leurs tenants et leurs aboutissants à la figure des téléspectateurs, histoire qu’ils n’en perdent pas le fil et qu’ils continuent à se masser devant l’écran de semaine en semaine, et à grossir des statistiques d’audience qui allécheront les annonceurs.

Lost et ses mystères, son intrigue à tiroirs, ses multiples niveaux de lecture et son envoûtante mythologie a beau être une production du réseau ABC (donc de Walt Disney Company, qu’on ne peut soupçonner d’hermétisme), elle est si loin de tout cela qu’elle perd chaque semaine depuis 6 ans de nombreux téléspectateurs largués. Pour cela et pour le reste, merci.

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