Parce que Vénus a frôlé un cyclamen le jour de ma naissance

Ella et Martha sont toutes les deux nées un 8 octobre, mais à un an d’intervalle. Leur quasi-gémellité les a rendues fusionnelles, à plus forte raison dans une famille où père et mère sont tantôt distants tantôt cassants. Aussi, lorsque Martha annonce à tous qu’elle va se marier et s’installer au Danemark, Ella s’en trouve déchirée. Mais le nouveau plan de vie de l’aînée tourne rapidement court, avec un retour en Norvège et une dépression sévère à la clé. Sur conseil d’une doctoresse, elle est envoyée dans un sanatorium alpin avec sa cadette comme soutien. Mais leur séjour sur place ne sera pas serein: entre versatilité de la soignée et besoin d’émancipation d’Ella, c’est bien la confusion des sentiments qui se joue ici, comme en témoigne le roman de Stefan Zweig -fil rouge du roman- déniché sur place. À la fois repliée sur ses souvenirs d’enfance avec Martha qui a toujours eu l’ascendant sur elle et en proie au désir pour Dani (une employée de l’hôtel), Ella doit trouver  » le véritable noyau de [s]on être » par-delà la neige qui poudroie dans son esprit. Dans une langue poétique, mystérieuse, Mona Høvring dissèque la complexité d’une relation sororale ambiguë où pour mieux s’aimer et se remettre au premier plan, il est sans doute préférable de faire scission.

De Mona Høvring, éditions Notabilia, traduit du norvégien par Jean-Baptiste Coursaud, 160 pages.

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