Michel Verlinden
Michel Verlinden Journaliste

GARE SAINT-SAUVEUR, BOULEVARD JEAN-BAPTISTE LEBAS, À 59000 LILLE. JUSQU’AU 15/08.

« No future. No future for you. No future for me. » En 1977, les Sex Pistols ne l’avaient pas caché en vomissant God Save The Queen à la face du monde. Le sombre refrain n’était pas tombé dans l’oreille de sourds, de William Gibson à Bruce Sterling. En croisant ces perspectives apocalyptiques avec les potentielles surprises réservées par la boîte de Pandore qu’est la science, ces écrivains ont donné naissance au Cyberpunk, mouvement littéraire -infra-littéraire pour certains- spécialisé dans les univers dystopiques -comprendre, les pires des mondes possibles. Aujourd’hui, près de 30 ans plus tard, Lille 3000 s’est inspiré de ce bouillon de culture not dead pour mettre sur pied Paranoïa, une exposition qui donne à voir  » 29 installations interactives et immersives, plates-formes éducatives au carrefour des arts, de la science et des technologies ». Ces £uvres ont en commun de développer une vision paranoïaque du monde contemporain, ce qui n’est pas sans faire résonner quelque chose en nous à l’heure où les lendemains qui chantent s’éloignent un peu plus chaque jour, entre poisons quotidiens déguisés en nourriture et épée de Damoclès nucléaire. Pour étoffer le propos, les organisateurs ont vu juste. On pense par exemple au Canadien Adam Brandejs et ses Genpets, une série d’êtres vivants qui saignent si on les coupe, dotés d’une peau organique. Leurs fonctions vitales sont maintenues en vie au moyen de composants électroniques. Idem pour Pascal Dufaux dont les sculptures vidéo-cinétiques font évoluer des caméras de surveillance en circuits fermés. Heureusement, Paranoïa dévoile également des travaux moins anxiogènes à travers lesquels point une note d’humour. Ainsi de My Little Piece of Privacy de Niklas Roy, un rideau mobile installé à la fenêtre d’un atelier.  » Ce rideau est trop petit par rapport à la taille de la fenêtre, mais il est intelligent et rapide. Grâce à une caméra de surveillance, un ordinateur et un moteur, il localise les piétons et se positionne devant euxau lieu d’empêcher les gens de regarder, il se transforme en un objet ludique qui attire l’£il », commente l’artiste. La technologie, pour le meilleur et pour le rire… l

MICHEL VERLINDEN

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content