Par instants, le sol penche bizarrement

Son nom s’écrit toujours en petit, sous celui d’un auteur et un titre de livre. Les auteurs en question? Thomas Pynchon ou Jack Kerouac, Barack Obama ou Art Spiegelman, Patti Smith, Woody Allen, Richard Powers, Bob Dylan. La liste est longue, très longue. Depuis la fin des années 80, Nicolas Richard les a tous traduits, avec une élégance et une efficacité qui ont fait de lui, aux côtés de Claro ou Brice Matthieussent, un des traducteurs depuis l’anglais les plus courus de la place. Entre deux gigs plus ou moins effrénés, il lui arrive toutefois de prendre la plume pour lui-même. Il y a trois ans, c’était pour une petite fiction paranoïaque et intertextuelle assez géniale: La Dissipation (Inculte). Aujourd’hui, ce sont ses carnets de traducteur qu’il livre aux lecteurs -la fabrique intime de ses rencontres avec des textes et des personnalités à qui il s’agit de donner une voix dans une langue qui n’est pas la leur, et dont les difficultés ne sont pas les mêmes. On y croise tout ce qui compte dans la littérature anglaise et américaine d’hier et d’aujourd’hui au fil d’anecdotes souvent drolatiques, mais parfois soumises aux impératifs des accords de non-divulgation (on ne traduit pas Barack Obama sans devoir signer ce genre de choses). C’est franc, joyeux, et aussi inattendu que certains rendez-vous de Nicolas Richard avec Quentin Tarantino dans un café parisien. Enjoy.

De Nicolas Richard, éditions Robert Laffont, 486 pages.

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