Papier tue-mouches

S’il n’est pas utile de rappeler aux amateurs de thriller qui est Dashiell Hammett (1894-1961), les autres apprendront simplement qu’il est considéré comme le père du roman noir. Par contre, il est sans doute utile de leur rappeler qui est Hans Hillmann (1925-2014). Graphiste allemand, il est le fondateur de l’affiche de film moderne teutonne. Ses oeuvres les plus marquantes sont des juxtapositions d’images composées de photos, collages, peinture et typographie. En 1982, il s’attaque à une nouvelle d’Hammett qu’il illustre entièrement à l’aquarelle noire. Tout y fleure bon la madeleine de Proust. D’abord le récit: New York, 1926, une riche héritière s’encanaille avec de mauvais garçons et disparaît des écrans radars. Un télégramme de la belle réclamant 1.000 dollars à son paternel remet un privé engagé par ce dernier sur sa piste. Flairant la tentative d’extorsion, celui-ci tombe sur une sordide affaire de moeurs. Trame devenue hyper classique, l’histoire n’a vraiment d’intérêt que dans le style gentiment argotique de l’auteur. En revanche, graphiquement, sachons gré aux éditions de La Table ronde d’éditer enfin ce petit bijou. Nous voilà plongés dans l’illustration de la fin des années 70, entre Milton Glaser pour le trait et Botero pour la stature -mais sans couleur. Maître du noir et blanc, Hans Hillmann n’en est pas moins hyper lumineux: à redécouvrir!

De Hans Hillmann d’après Dashiell Hammett, éditions de La Table ronde, 286 pages.

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