Nunavik

DE MICHEL HELLMAN, ÉDITIONS POW POW, 150 PAGES.

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C’est l’histoire d’un gars qui décide de partir à la découverte de ses voisins du Nord. Dans la monarchie constitutionnelle fédérale où il réside, les peuples du Nord et du Sud ne se connaissent absolument pas, méconnaissance due probablement à la barrière de la langue. Détrompez-vous: il ne s’agit pas de notre plat pays, mais bien du Canada et plus précisément du Québec. L’auteur, Michel Hellman, avait fait une chronique sur le quartier dans lequel il réside avec sa femme et leur bébé, qui avait eu pas mal de succès de l’autre côté de l’Atlantique. L’album qui nous occupe aujourd’hui s’ouvre sur une discussion avec son éditeur, ce dernier s’inquiétant d’une éventuelle suite à la chronique. Mais il se fait qu’Hellman a plutôt la tête dans le Grand Nord. Le voilà donc parti pour un mois dans le Nunavik, à la rencontre des Inuits. Le choc est immense. Kuujjuaq, la mégapole de la région où il atterrit après plusieurs escales (le Québec est tout de même 55 fois plus grand que la Belgique!) est, riche de ses… 2 200 habitants, un concentré de ce que le Grand Nord peut contenir comme population. Les Inuits bien entendu, mais également des chasseurs en goguette, des scientifiques et des entrepreneurs-dealers. Son périple va le mener encore plus haut dans la solitude de la toundra où se succèdent paysages alpins et lunaires. Michel Hellman est un anthropologue du dimanche. Ses a priori de Blanc sont alimentés par la réalité du terrain: pauvreté, alcoolisme et drogue font partie du quotidien. Mais sa vision de romancier tord finalement le cou aux caricatures véhiculées sur le peuple de ces rudes contrées; plus il s’enfonce dans l’isolement des grands espaces, plus il se rapproche des autochtones et apprend à les connaître. On est loin des manies du grand reportage, et son regard neuf est finalement très rafraîchissant.

C.B.

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