Marlon Waghemans ne s’attendait pas vraiment à ça. Pour sa première édition, l’an dernier, à Hasselt, le Sinner’s Day a fait salle comble. « On prévoyait la venue de quelques milliers de spectacteurs. Finalement, le festival a attiré plus de 10 000 personnes! » Le créneau du Sinner’s Day: une affiche 100 % punk/new wave. Etaient ainsi prévus au programme Gary Numan, Front 242, Anne Clark, The Human League, Lydia Lunch… Soit quelques-uns des groupes les plus emblématiques des années 80. « Ce sont des formations qui continuent à tourner mais qui sont peu présentes dans les gros festivals mainstream. On a pourtant prouvé qu’il continue à y avoir un intérêt du public. » A quoi ressemble justement ce public? « Disons qu’il tourne autour des 30-50 ans. J’ai aussi été surpris d’en voir un certain nombre emmener leurs enfants avec eux. En même temps, quand on voit des groupes actuels comme Interpol ou The Horrors, on se rend compte que l’apport de la new wave reste très actuel. »

Marlon Waghemans a pas mal roulé sa bosse. Manager actuel du groupe metal Channel Zero, il a eu son propre groupe (Jason Rawhead), travaillé pour des majors, lancé une école de musique et un studio à Waimes… L’étincelle de départ reste cependant toujours la découverte du punk en général, de Joy Division en particulier. « C’était un honneur d’avoir Peter Hook, le bassiste du groupe, à l’affiche du Sinner’s Day l’an dernier. J’ai toujours été attiré par les musiques un peu extrêmes. Des musiques qui peuvent aussi se traduire dans un certain mode de vie, une manière de s’habiller. Le punk offrait plus que des morceaux de 3 minutes 30. La new wave aussi, mais d’une façon différente, plus sombre. Là où le punk dégageait une énergie collective, la new wave relevait davantage du sentiment personnel, de l’intime. »

A l’époque, Marlon Waghemans est notamment embarqué dans l’aventure de l’Avant-garde, un club de Saint-Nicolas qui ne passe que de la new wave et du punk. « Il y avait d’autres endroits du même type à Malines, à Anvers aussi avec le Cinderella par exemple. A Bruxelles, le DNA reste encore aujourd’hui un café légendaire. A l’époque, c’était un lieu de rencontres privilégié pour les fans de new wave, le genre d’endroit où l’on pouvait souvent croiser les gars de Front 242 ou de la Muerte. Aujourd’hui, ce type de café un peu « monomaniaque » a disparu. Tout est beaucoup plus dilué. » l

u Sinner’s Day, le 31/10, à Hasselt. Avec Yello, Nina Hagen, The

Young Gods, The Fall, Peter Murphy… www.sinnersday.com

L.H.

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