Miss Sharon Jones!

Dans l'intimité de la reine de la soul, disparue en 2016.

Rarement un documentaire musical aura été aussi intime. Mais ce que certains pourraient considérer comme déplacé, comme un manque cruel de pudeur, contribue sans doute à toute sa puissance et sa justesse. Miss Sharon Jones! n’est pas un portrait, c’est l’histoire d’un combat. La bataille d’une reine de la soul contre la maladie. Le documentaire de Barbara Kopple commence fort. Sharon Jones a appris son cancer du pancréas et fond en larmes chez le coiffeur alors qu’elle se fait raser les cheveux. Tout de suite contrebalancé par son sourire et ses plaisanteries à l’essayage des perruques… La caméra la suit partout, dans ses séances de chimio et chez une amie où elle tente de se retaper en faisant de la peinture au numéro et en regardant la télé à longueur de journée… Dans ses pensées et ses doutes aussi quant à son avenir et à celui de ses musiciens.

On se promène avec elle en bagnole à Augusta, où elle partage ses souvenirs: les hamburgers qu’il fallait aller chercher à la porte de derrière comme les autres Afro-Américains et le perroquet qui criait « un nègre vole » à chaque fois qu’un Noir rentrait dans l’épicerie. Puis on assiste aux répétitions avec son band dans les studios vétustes de Daptone. On partage une visite hallucinante à l’église… Et quand Miss Sharon Jones! semble virer intrusif, tous ceux qui ont croisé la route de cet extraordinaire bout de femme savent qu’elle en aurait raconté tout autant avec son franc-parler et son sens de l’humour. Déchirant.

Documentaire de Barbara Kopple.

8

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