Dev Patel, on l’a découvert dans les rues de Mumbai sous les traits de Jamal, le héros improbable de Slumdog Millionaire de Danny Boyle. Un film à peine, et l’acteur anglais d’origine indienne, 20 ans depuis quelques mois, sortait d’un anonymat si peu défloré auparavant par la série Skins. Et de gravir les échelons de la notoriété avec la même aisance que son personnage ne s’acquittait des questions du Qui veut gagner des millions? indien, sans pour autant se laisser gagner par l’euphorie. « Si je suis resté discret un bon moment dans la foulée, c’est parce que je ne voulais pas me retrouver enfermé dans des emplois stéréotypés » ,explique-t-il alors qu’on le rencontre, tiré à 4 épingles, dans une suite d’un hôtel parisien.

Convaincu que pour durer, il lui faudrait se montrer sous des jours variés, Dev Patel a donc attendu. Posture judicieuse, si l’on considère que l’on ne saurait trouver beaucoup plus éloigné de Slumdog que The Last Airbender, le nouveau film de M. Night Shyamalan, saga fantastique dont il incarne l’une des figures clés, le Prince Zuko. « Je ne pouvais rêver mieux. Ce projet impliquait des écrans verts, des scènes de combat chorégraphiées, un personnage très sombre, toutes choses nouvelles pour moi qui ne demande qu’à apprendre au contact de gens expérimentés. »

Cela posé, l’acteur concède avoir éprouvé quelques réserves à la découverte du projet, dissipées toutefois au détour de conversations avec son réalisateur: « J’aime faire des films reposant sur des personnages. Et si je suis fan de la série animée dont s’inspire The Last Airbender , Zuko y est beaucoup plus noir et blanc, outré dans sa colère. Il fallait certes rester fidèle à cet aspect des choses, mais j’ai pu lui apporter une texture supplémentaire, et une certaine vulnérabilité. L’un des enseignements de ce film, c’est qu’il ne faut jamais juger un livre à sa couverture… » Vérité que Dev Patel aura l’occasion d’approfondir au gré des 3 épisodes que devrait compter la franchise. « Raison de plus pour rendre Zuko aussi vrai que possible, observe-t-il. Il faut qu’il grandisse avec moi, sans que je ne m’éloigne trop de lui. Ce qui est pour le moins curieux, si on considère qu’au départ, il ne s’agit jamais que d’un personnage d’animation pour gosses. »

S’il ne boude pas son plaisir, cet engagement sur la durée ne semble pas devoir faire dévier le comédien de la ligne qu’il s’est tracé: « J’aime les petites productions, et c’est là, dans des films indépendants, que je vois ma place. On se sent tellement plus proche de ce que l’on fait. Slumdog Millionaire, c’était du sur mesure. Entrer dans le personnage n’était pas évident, mais une fois ce cap passé, c’était comme naviguer sur une mer tranquille. Plus que toute autre chose, ce que Danny Boyle a fait pour moi, acteur débutant, c’est m’insuffler de la confiance. Je n’étais personne, et il a mis le destin de son film entre mes mains. Il a été le catalyseur de ma passion. » l

J.F. Pl.

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