Révélée par la série In Treatment, l’actrice australienne Mia Wasikowska est

l’ héroïne du nouveau film de Tim Burton. Portrait.

Lorsqu’on lui demande si elle s’est préparée à son statut de nouvelle icône Disney, Mia Wasikowska a la réplique lucide: « Je ne sais pas, mais j’imagine ne pas avoir le choix. » Et pour cause: l’actrice australienne campe, dans le nouveau film de Tim Burton, une Alice inédite, retrouvant du haut de ses 19 ans, le monde de son aventure enfantine. Un voyage au pays des merveilles qui en aurait déboussolé plus d’une, mais qu’elle accueille avec une étonnante maturité – Burton parle d’elle en termes de « old soul ».

Mia Wasikowska a grandi à l’abri du glamour hollywoodien, à Canberra, où elle est née en 1989, de parents photographes. De son enfance elle mentionne les galeries, les voyages, et un séjour d’un an en Pologne, alors qu’elle est âgée de 8 ans – « c’est un âge comparable à celui d’Alice lorsqu’elle découvre le pays des Merveilles, et il m’a toujours semblé que c’était un moment particulièrement propice pour se plonger dans une autre culture, on peut complètement s’y laisser absorber. »

De retour en Australie, elle se voit d’abord ballerine. « J’ai pratiqué intensément pendant plusieurs années, jusqu’à l’âge de 14 ans, à raison de 35 heures par semaine à la fin. Si j’y ai renoncé pour devenir actrice, c’est parce qu’il ne devenait plus question que de perfection physiquequelque chose d’inaccessible. J’étais donc constamment confrontée à mes imperfections, moment où j’ai commencé à découvrir des films qui parlaient des défauts des gens, de la réalité de l’expérience humaine en ce qu’elle a d’imparfait. »

Breaking the Waves, Bleu, A Woman Under the Influence, The Piano ou Elephant lui inoculent le virus du cinéma. Quant à son apprentissage d’actrice, elle le fait sur le tas. « Mon expérience m’a tenu lieu d’école », raconte-t-elle. Soit, dans l’ordre, différents films et séries en Australie, avant l’Américaine In Treatment, où elle campe Sophie, l’une des patientes consultant un psy qu’interprète Gabriel Byrne. « Il est tellement rare qu’on vous propose un personnage d’adolescente aussi complexe. En général, les rôles d’ado, ce sont soit la petite amie, soit la jolie fille, et bien souvent, cela ne ressemble en rien à la réalité de l’adolescence. Un personnage comme celui de Sophie reconnaît aux adolescents leurs aptitudes émotionnelles et leur capacité à appréhender des questions difficiles. » Sur foi de cette expérience, la comédienne devient l’objet des attentions de Hollywood. On la voit ainsi dans Defiance de Edward Zwick, aux côtés de Daniel Craig, avant le Amelia de Mira Nair, avec Hilary Swank pour partenaire.

Le rôle d’Alice, elle l’obtient après de multiples auditions – « Je suis ravie que Tim Burton m’ait choisie. J’adore son cinéma, et Edward Scissorhands est vraiment un film spécial pour moi: Tim a une immense compassion pour les outsiders, qu’il présente toujours de façon différente. » Il n’en va d’ailleurs pas autrement d’Alice, qu’elle perçoit comme « une personne moderne, coincée dans une autre époque qui rend son épanouissement difficile. » La suite n’est pas moins prometteuse, puisqu’à Burton succédera Gus Van Sant, pour qui elle vient de tourner Restless. Après quoi elle incarnera Jane Eyre, l’héroïne de Charlotte Brönte. De quoi poser une actrice, on en conviendra.

J.F. PL.

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